Micoud doit faire plus
Lorsqu'en fin de saison dernière Johan Micoud a fait part de son désir de revenir en France, Bordeaux a aussitôt figuré parmi les clubs les plus susceptibles de l'accueillir. Et en effet, malgré les avances du PSG, c'est bien le maillot girondin que l'ancien international a choisi de porter, pour la seconde fois de sa carrière. Pour Ricardo, ce transfert ressemblait au "coup" de l'été : adoré à Bordeaux depuis le titre de 1999 auquel il avait amplement participé, Micoud restait sur trois brillantes saisons à Brême, couronnées par un doublé coupe-championnat en 2004, une quarantaine buts et d'innombrables passes décisives en quatre saisons. Pas de doutes, le «Zidane de la Weser» allait apporter un énorme plus à sa nouvelle formation.
Pour son premier match de la saison à Lorient (2ème journée), Micoud a offert à Bordeaux une précieuse victoire à l'extérieur (1-0). Des débuts réussis mais qui feront long feu : transparent, souvent dos au jeu, le joueur de 33 ans a depuis multiplié les prestations médiocres, à tel point qu'on s'est demandé si Ricardo n'avait pas recruté un nom plutôt qu'un joueur au profil correspondant à son système de jeu (en 4-4-1-1). Contre Monaco et Sedan, le Brésilien a consenti à aligner deux attaquants devant son meneur, comme à Brême. Bilan : deux victoires et un but pour Micoud contre les Sangliers. Du mieux donc, même si "Jo" n'aura pas sauvé les Girondins du naufrage en C1, une compétition qui aurait dû lui permettre de briller au sein d'une équipe inexpérimentée.
Wendel, la bonne surprise
Après que les pistes menant à Daniel Carvalho, le brillant gaucher de 23 ans du CSKA Moscou, et Renato, dont le transfert semblait acquis à la mi-août, n'ont pas abouti, Ricardo a finalement choisi Wendel pour occuper le couloir gauche de sa formation. Un renfort indispensable, Denilson ayant quitté les bords de la Garonne et Vladimir Smicer étant toujours convalescent, mais un troisième choix, à en croire les prospections girondines. Agé de 24 ans, Geraldo Wendel est arrivé dans les derniers jours du mois d'août, comme si son nouveau club s'était résigné à en faire sa nouvelle recrue, à défaut d'un nom plus ronflant.
Lancé dès la 5ème journée contre Nice (3-2), le Brésilien inscrit ce soir-là le deuxième but de son équipe et offre une passe décisive à Jean-Claude Darcheville. Depuis, Ricardo profite de sa polyvalence pour l'aligner dans l'entrejeu ou sur le flanc gauche, en défense ou au poste d'ailier. Wendel a encore marqué le but de la victoire face à Troyes (2-1, 7ème journée) et celui de l'égalisation contre Sedan le week-end dernier (3-1) sur un beau coup franc. Bien sûr, il n'est pas encore assez régulier et ses prestations lors des grands matches, en Ligue des Champions notamment, n'ont pas fait d'étincelles. Mais qu'importe, au sein de l'effectif girondin, Wendel est désormais un premier choix pour Ricardo.
Dalmat et Enakarhire, simples intermittents
Le recrutement de Stéphane Dalmat est aussi un pari : depuis plusieurs saisons, l'ancien grand espoir du football français vagabonde d'un club à l'autre, sans jamais vraiment confirmer les promesses entrevues à Lens ou Marseille entre 1998 et 2000. Entré trois fois en jeu entre la 4ème et la 6ème journée, le joueur de 27 ans a à chaque fois apporté de la percussion sur le côté gauche de l'équipe bordelaise. Si bien que son entraîneur l'a titularisé pour les deux rencontres suivantes contre Troyes et à Valenciennes, à la fin du mois de septembre. Hélas, une blessure à la cuisse l'empêche depuis de fouler les terrains de Ligue 1.
Le cas de Joseph Enakarhire est encore plus frustrant : arrivé le jour de la clôture du marché d'été en provenance du Dinamo Moscou, le Nigérian n'a fait qu'une seule apparition - plutôt encourageante d'ailleurs, lorsqu'il a remplacé Franck Jurietti à la mi-temps du match Bordeaux-Troyes (2-1). Depuis, une cheville gauche douloureuse le tient éloigné de la compétition alors que Ricardo, privé de Planus et obligé d'aligner le jeune Cid en défense centrale contre Sedan et à Anfield, aurait bien besoin d'un autre stoppeur. Malchance ou pas, certains supporters bordelais doivent se demander pourquoi leur club les a recrutés…
A l'exception de Micoud, le recrutement girondin était composé de joueurs n'offrant que peu de garanties. Pour autant, les difficultés actuelles de Bordeaux sont davantage dues aux modifications tactiques engendrées par ces arrivées qu'à la valeur-même des recrues.