Depuis plusieurs mois, la FIFA, les syndicats de joueurs et les associations de clubs se réunissent à Zurich (Suisse), au siège de l'instance internationale, pour réformer le marché des transferts. D'après France Football, ces réunions pourraient notamment aboutir à une régulation des prêts.
Les dérives des prêts
Au départ, un club est censé utiliser un prêt pour donner du temps de jeu ou de l'expérience à un joueur qui en manque, pour ensuite le faire revenir. Le problème, c'est que certains clubs n'ont plus vraiment cette conception du prêt. Ils sont désormais nombreux à utiliser ce système pour donner de l'exposition à leurs jeunes joueurs, leur faire prendre de la valeur et ensuite les revendre avec une belle plus-value, sans donc jamais les faire jouer.
En résumé, les prêts sont devenus un moyen de faire du business. La FIFA n'est pas dupe. Tout comme elle observe également d'autres dérives, comme cela a été le cas l'été dernier avec Kylian Mbappé. Ici, le prêt de l'attaquant de l'AS Monaco avec une option d'achat de 145 M€ (+ 35 M€ de bonus) sert au Paris Saint-Germain à contourner le fair-play financier. Mais dans l'esprit de tout le monde, l'international français est définitivement Parisien depuis le 31 août dernier.
Fixer des limites... ou interdire les prêts ?
Quelles décisions peut prendre la FIFA ? Il est possible que l'instance internationale décide de limiter le nombre de prêts autorisés par club. C'est peut-être la mesure la plus simple. Elle peut aussi opter pour une limitation du nombre de joueurs sous contrat par effectif, puisqu'un élément prêté est toujours sous contrat avec la formation à laquelle il appartient. Mais l'hebdomadaire évoque une alternative plus radicale : une interdiction totale des prêts.
Autant le dire tout de suite, cette option semble plus être une réflexion pour un avenir lointain qu'un changement proche. Comment imaginer la FIFA interdire les prêts alors qu'ils restent tout de même très utiles pour de nombreux clubs aux moyens financiers limités ? L'idée a peut-être été lancée, mais on est sans doute loin de voir débarquer une telle mesure. Une telle interdiction demanderait un certain temps d'adaptation puisque plusieurs clubs seraient dans l'obligation de changer leur politique sportive.
La fin des prêts, ça changerait quoi ?
France Football souligne par exemple que, cette saison, la Juventus Turin a prêté 41 joueurs ! D'autres clubs sont très prêteurs, comme l'Udinese (27), Chelsea (22) et Manchester United (18). En France, le club qui compte le plus de joueurs prêtés est Monaco (11). Sans les prêts, ces formations ne pourraient plus se permettre de garder autant de joueurs sous contrat. Le risque, c'est d'être dans l'obligation de se séparer d'éléments à bas prix et les voir briller ailleurs ensuite. Une solution pourrait être d'insérer des clauses de rachat prioritaire, comme l'avait fait le Real Madrid avec Alvaro Morata lors de son transfert à la Juventus Turin en 2014.
La fin des prêts rendrait également inutiles les clubs satellites, ces formations qui, suite à un partenariat, accueillent en prêt les jeunes d'un grand club européen pour leur donner du temps de jeu dans un championnat inférieur. Monaco utilise cette pratique avec le Cercle Bruges par exemple. Il est clair qu'une telle mesure bouleverserait le football actuel. Mais, pour le moment, on en est encore très loin.
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