le 23/04/2018 à 13h01

Rennes : dégoûté après son licenciement, Christian Gourcuff charge Pinault et dit tout son mépris du monde du football

Christian Gourcuff n'a toujours pas digéré son licenciement.
Revenu à Rennes en mai 2016, Christian Gourcuff a été licencié en novembre dernier faute de résultats satisfaisants. Un moment très douloureux pour l'entraîneur breton, qui en veut terriblement aux dirigeants des Rouge et Noir, mais également au monde du football, qu'il juge superficiel.

Cinq mois après son licenciement du Stade Rennais, la pilule est toujours difficile à avaler pour Christian Gourcuff. Revenu chez les Rouge et Noir en mai 2016 après une première expérience ratée en 2001-2002, l'homme de 63 ans a connu un sort similaire seulement 19 mois après sa seconde prise de fonction.

Après une début de saison particulièrement compliqué, l'ancien coach de Lorient a effectivement pris la porte en novembre, en étant remplacé par Sabri Lamouchi.

Gourcuff pointe du doigt le fils Pinault

Un renvoi vécu comme une trahison par Gourcuff. En effet, le natif de Hanvec n'a pas du tout digéré la décision prise par François-Henri Pinault, fils de François Pinault, le propriétaire du club. «On a eu des blessures qui ont plombé le début de saison, des décisions arbitrales pas anodines... Mais le problème, il n'est pas là ! Le problème, c'est que le pouvoir ce n'est pas le président, c'est le propriétaire du club. Et sur ce plan, je me suis trompé : le propriétaire ce n'est pas François Pinault, c'est la holding, dont le président est le fils Pinault. Le problème, c'est le fils !», a pesté Gourcuff pour Le Télégramme.

Touché par cette décision radicale, l'ancien milieu de terrain n'a pas épargné l'homme d'affaires. «Et comme la première fois, je me suis fait virer par la holding et des mecs que je ne connaissais pas. Le football n'échappe pas aux logiques d'une certaine économie, où des mecs débarquent un jour, font ton chèque sans état d'âme et tu pars. C'est d'une violence ! Moi, à Lorient, je n'étais pas seulement un cadre de Lorient, c'était mon club, c'était ma famille... et l'investissement était en conséquence. Je vivais le club. Quand il y avait un transfert, c'était mon argent. Je le considérais comme ça», a poursuivi le Finistérien.

Un projet ambitieux tombé à l'eau

Une fin d'aventure d'autant plus regrettable que Gourcuff avait décidé de quitter la sélection algérienne pour revenir à Rennes avec le projet ambitieux de faire grandir le football local via la formation. Un rêve brisé dont il a toujours du mal à se remettre. «C'est pour ça que je vis ça comme une trahison. Mais c'est complexe, parce que la trahison, c'est qui ? Ce n'est pas Ruello (l'ancien président, démissionnaire quatre jours avant son éviction, ndlr) qui m'a trahi...», a indiqué le père de Yoann.

«Le fils Pinault, lui, je ne l'ai vu qu'une fois, lorsqu'il est venu avec son père voir un quart d'heure d'entraînement un jour. Même si je n'étais pas au smic, j'ai signé à Rennes en pleine confiance, sans négocier ni la durée, ni le salaire. J'ai fait un choix affectif, après avoir beaucoup hésité, alors que j'avais des projets aussi intéressants par ailleurs», a rappelé Gourcuff, approché à l'époque par Brest et Nantes, avant de donner son aval pour retenter sa chance à Rennes.

Le football est devenu superficiel et éphémère pour Gourcuff

L'occasion pour Gourcuff de dire tout son mépris pour le monde du football actuel, dans lequel il ne se reconnaît absolument pas, n'hésitant pas à repousser les valeurs néfastes qu'il véhicule. «C'est pire qu'un regret, c'est la haine ! Qu'on puisse faire ça... François Thébaud (ancien journaliste sportif, ndlr) disait que tous les problèmes de la société se retrouvaient dans le foot. C'est exactement ça» , a soupiré le technicien français.

«Comment un cadre d'entreprise peut s'investir dans une boîte en sachant qu'il peut être viré comme ça ? Maintenant, le mec signe et il postule dans une autre boîte concurrente où il gagnera un petit peu plus. Le foot c'est devenu ça. Ce côté superficiel, éphémère, il est lié aux investisseurs. On a basculé dans un système d'investisseurs, avec des Chinois, des Américains, pour lesquels l'aspect sportif n'est qu'un moyen de faire du fric. Le sport n'existe pas. Des types qui sont à Londres ou au Luxembourg», a regretté Gourcuff. Un coup de gueule qui ne manquera pas de faire réagir...

Que pensez-vous des propos de Christian Gourcuff ? Êtes-vous d'accord avec le Breton ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» …

Par Youcef Touaitia, le 23/04/2018 à 13h01
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