Andrea Agnelli n'est pas seulement le président de la Juventus Turin, puisque l'Italien dirige également l'European Club Association, une organisation qui protège les intérêts des grands clubs membres de l'UEFA. Et c'est avec sa seconde casquette qu'il compte «changer le football européen», comme il l'a expliqué lors d'une interview accordée au journal britannique The Guardian.
Ses objectifs sont simples : jouer davantage de rencontres en Ligue des Champions pour gagner plus d'argent. «Dans l'ensemble, il faudrait que les équipes jouent moins de matchs, c'est une certitude, a déclaré le dirigeant bianconero à nos confrères anglais. Ce qu'on veut à l'ECA, c'est plus de matchs européens et moins de matchs domestiques. En C1, au lieu de faire huit groupes de quatre équipes, on pourrait faire quatre groupes de huit équipes. De cette manière, chaque formation jouerait au moins 14 rencontres européennes par saison. Et en championnat, ces équipes seraient obligées d'aligner quelques U21 ou U23.»
Agnelli serait soutenu par plusieurs clubs européens
S'il a admis que ses idées ne s'étaient «même pas encore concrétisées à l'état de projet» et qu'elles pourraient ne pas l'être avant au moins 2024, le Turinois a assuré que de nombreux clubs de l'élite européenne étaient prêts à le soutenir : «Que ce soit Manchester United, le Real Madrid, la Juventus, le Legia Varsovie ou même le Sporting Lisbonne et Anderlecht… Nous voulons tous davantage d'exposition sur le plan international pour continuer à développer notre marque. Aujourd'hui, tout est en rapport avec la diffusion de l'image de marque» .
Que les meilleurs clubs européens disputent davantage de matchs entre eux, c'est une idée qui commence à faire son trou dans le football moderne. Et au-delà de la question de notoriété, c'est surtout sur le plan financier que cette nouvelle formule pourrait être bénéfique aux grands clubs européens. Un point que le président bianconero n'a pas cherché à nier. «Si nous arrivons à trouver des terrains d'entente avec les Fédérations, les Ligues, l'UEFA et les clubs, ce sera juste une évolution logique selon moi» .
La FIFA, concurrente principale de la formule Agnelli
Finalement, le principal concurrent à cette Ligue des Champions 2.0 pourrait être la FIFA. Son président Gianni Infantino souhaite faire du Mondial des clubs un rendez-vous incontournable avec les plus grands clubs internationaux, et donc d'Europe. Une idée qui est, logiquement, loin de motiver Agnelli : «La FIFA devrait se contenter de gérer le football mondial, de s'assurer que les règles soient respectées, elle ne devrait pas entrer de la sorte dans une logique commerciale, encore moins avec des investisseurs inconnus.»
À l'écouter, la seule option pour garantir le succès du football européen serait donc cette Ligue des Champions new look. Mais l'homme fort de la Juventus sait qu'il va avoir du mal à imposer ses idées. «Peu importe ce que tu proposes dans le football, tu n'es jamais soutenu à 100 %, a-t-il constaté. Les propriétaires devraient s'asseoir autour d'une table et discuter. Certains clubs ont des problèmes économiques, il faut en parler.» Bien que le projet soit alléchant, il ressemble fort à un nouveau pas vers la «superligue européenne» dont parlait… le défenseur central de la Juventus Giorgio Chiellini, au mois d'avril.
Que pensez-vous des propositions d'Andrea Agnelli pour changer la Ligue des Champions et les championnats nationaux ? D'après vous, une "superligue européenne" sera-t-elle mise en place un jour ? N'hésitez pas à réagir dans la zone "commentaires"...