le 03/12/2006 à 13h15

Toulouse : O. Sadran - "c’est n’importe quoi"

Olivier Sadran, le président du Toulouse Football Club, est très remonté. Il ne comprend pas la décision prise par la préfecture de police de reporter le match de son équipe face au Paris Saint Germain, qui aurait dû avoir Dimanche à 15h. Selon lui, les autorités auraient dû régler ce problème d'hooliganisme bien avant.

Comprenez-vous cette décision de reporter ce match ?

Je ne sais pas si j'ai à la comprendre… En tout cas, c'est une décision qui n'a pas été prise par les instances du football, mais bien par la préfecture de police. Nous, avec la Ligue de football professionnel et le PSG, on souhaitait jouer. On était même prêt à jouer ce match à huis clos. En tant que citoyen, je m'interroge… Depuis quand doit-on tout chambouler pour quelques supporters qui menacent de tout casser et dont on connaît l'existence depuis quelques années ? Les autorités auraient dû s'emparer du dossier bien avant. Aujourd'hui, je suis un peu écoeuré qu'on en soit arrivé là.

Et en tant que président de club, comment acceptez-vous cette décision ?

C'est une situation exceptionnelle qui n'a pas du avoir lieu très souvent. Je pense même qu'il faut remonter jusqu'à la guerre pour retrouver pareil cas. Maintenant, j'espère simplement que le TFC ne sera pas pénalisé. Pour ce match face à Paris, Achille Emana était suspendu. Pour le suivant face à Lens, c'est Nicolas Dieuze qui devra purger son match ferme de suspension. Du coup, alors qu'on n'a rien demandé à personne, pour l'instant, on se retrouve sans nos deux milieux récupérateurs pour notre prochain match. J'espère que la commission de discipline trouvera une solution lorsqu'elle examinera notre dossier jeudi pour éviter qu'on soit pénalisé par cette décision qui n'était, de tout façon, pas de notre ressort.

Quelles solutions auriez-vous préconisé pour pouvoir jouer ce match?

Je ne sais pas, et honnêtement, ce match, c'est le cadet de mes soucis. On finira bien par le jouer un jour que soit un soir de Coupe ou à un autre moment. Ce qui m'inquiète, c'est de voir qu'aujourd'hui on recule devant quelques deux cents personnes qui menacent de tout casser. Désormais, apparemment, ce sont eux qui font la loi. C'est vraiment n'importe quoi ! Ça veut dire que, si la semaine prochaine, nos ultras du cassoulet décident de venir nous menacer devant le stade, on reporte notre match ? Je suis content de l'apprendre ! Je le répète et j'insiste lourdement, mais les pouvoirs publics auraient du agir bien avant. Aujourd'hui, on ne récolte ce que l'on sème.

Avez-vous également suivi les violences qui ont entourées le match de Coupe d'Europe entre Nancy et le Feyenoord Rotterdam ?

J'étais à l'étranger, mais on m'a rapidement mis au courant. Je n'ai pas d'autres commentaires à faire, si ce n'est que le sport doit rester un loisir. Je crois sincèrement que le football en particulier doit être porteur de certaines valeurs. Aujourd'hui, à cause de quelques abrutis, ce n'est pas le cas. Aux autorités et aux clubs concernés de régler ces problèmes pour que genre d'individus ne se retrouvent plus jamais dans un stade de foot.

Au point de vue sportif, à moins d'un mois de la trêve, quel bilan faites-vous de votre début de saison ?

Il est, pour le moment, très positif, aussi bien au niveau du jeu qu'au niveau de l'état d'esprit affiché lors de tous nos matchs. On continue tranquillement à avancer, en essayant de produire un beau spectacle. Maintenant, à l'heure actuelle, je suis surtout très satisfait de voir qu'à Toulouse, on ne se laisse pas marcher dessus par une poignée de supporters ultras qui prônent la violence…

Par Emery Taisne, le 03/12/2006 à 13h15
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