Il est coutume de dire que les matchs de préparation avant une compétition internationale n'ont pas une grande importance. L'Espagne et l'Allemagne, les deux derniers champions du monde, ne brillent d'ailleurs pas vraiment lors de ces rencontres, préférant garder leurs forces vives pour les tournois. Pour l'équipe de France, la donne est différente.
Car après deux succès initiaux face à l'Irlande (2-0) et l'Italie (3-1), le match nul concédé face aux Etats-Unis (1-1), samedi, a confirmé une réalité que Didier Deschamps ne peut plus ignorer : sa défense n'est pas du tout au point. C'est notamment le cas des latéraux.
Les latéraux remplaçants sont meilleurs aujourd'hui
Djibril Sidibé, d'une part. Le Monégasque revient d'une blessure au genou qui ne l'a finalement pas écarté des terrains très longtemps. Pour l'ancien Lillois, le souci est ailleurs. S'il a des qualités offensives indéniables, ses faiblesses défensives restent problématiques. Face aux Américains, le latéral droit s'est complètement troué sur le but de Julian Green. Pas une première en sélection. Un constat d'autant plus inquiétant que son remplaçant, Benjamin Pavard, du haut de ses 6 sélections, donne l'impression d'être beaucoup plus serein. Le joueur de Stuttgart, passeur décisif sur le but de Kylian Mbappé lors de son entrée, a d'ailleurs confirmé qu'il pouvait être aussi efficace devant que derrière. Une forme qui devrait faire réfléchir le sélectionneur tricolore.
Benjamin Mendy, d'autre part. Pour le Citizen, c'est avant tout une question de fraîcheur. Après une saison quasiment blanche suite à sa grave blessure au genou, le latéral gauche donne l'impression d'avoir retrouvé une partie de ses qualités physiques. Mais à six jours du match contre l'Australie, l'ancien Asémiste n'a pas encore l'entière possession de ses moyens et cela se ressent notamment dans sa justesse technique, avec des centres pas toujours bien ajustés. Lui aussi souffre de la comparaison avec son remplaçant, Lucas Hernandez, qui a fait très forte impression durant cette préparation avec une efficacité redoutable offensivement comme défensivement. A l'heure actuelle, difficile de ne pas voir le Colchonero au-dessus du Mancunien.
Varane-Umtiti, ça ne s'arrange pas
En défense centrale, ce n'est guère mieux. Malgré leurs belles performances en club, Raphaël Varane et Samuel Umtiti ne parviennent pas à convaincre lorsqu'ils évoluent ensemble. Les deux joueurs ont conjointement débuté six matchs pour un bilan franchement moyen : une victoire contre l'Angleterre (3-2), en amical, au cours duquel Varane avait écopé d'un carton rouge, un succès lors des éliminatoires du Mondial en Bulgarie (1-0), une autre face à la Biélorussie (2-1), un résultat nul face à la Nationalmannschaft (2-2), une défaite contre la Colombie (2-3) en amical ainsi que la dernière rencontre contre les USA. Sur ces six parties, le duo a encaissé 9 buts, préservant son invincibilité à une seule reprise.
Trop peu pour une charnière défensive composée d'éléments qui jouent dans deux des meilleurs clubs du monde. Face aux Américains, le Merengue, comme le Blaugrana, n'ont pratiquement rien eu à réaliser devant une équipe inoffensive. Et pourtant, on se demande encore ce qu'ils faisaient sur la réalisation américaine avec un placement des plus étranges qui n'a pas facilité la tâche de Sidibé. Trop propres, pas assez agressifs, Varane comme Umtiti refusent l'un comme l'autre le rôle de leader. Un vrai problème. Deschamps doit-il donner sa chance à Adil Rami ou Presnel Kimpembe, qui n'hésitent pas à se salir le short quand il le faut ? Cela semble trop tard désormais. A moins d'une énorme surprise, on connaît la défense qui débutera le Mondial. Rassurant ? Pas du tout...
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