Le scénario catastrophe que tout le monde redoutait est finalement arrivé ?
Oui, même s'il n'est pas encore catastrophique. Ça dépendra de l'issue du match face à Milan. Pour l'instant, cette situation, on la vit même plutôt bien. De toute façon, on n'a plus rien à perdre. On sait qu'on a grillé nos deux jokers lors de nos deux dernières rencontres. Désormais, on se doit de gagner à Milan. Même si on sait que ça sera compliqué, il faut croire à l'exploit.
D'autant que, pour le Milan AC, ce match n'a pas de réel enjeu ?
C'est vrai que ça peut être un avantage puisqu'ils sont déjà qualifiés. Maintenant, on ne s'attend pas non plus à ce qu'ils nous fassent des cadeaux. Même si, en ce moment, ils ont un peu lâché le championnat, ils ont suffisamment prouvé depuis le début de la compétition que cette Champions League leur tenait à coeur. Malgré tout, quand on voit leurs deux derniers matchs, je crois qu'on peut avoir des raisons d'espérer. Ils ont souvent été mis en difficulté. A nous d'imposer notre jeu pour les mettre en danger.
Malgré tout, une victoire lilloise ne sera pas forcément suffisante pour se qualifier…
Oui, c'est ce qu'il y a de plus frustrant. Non seulement on doit créer l'exploit à l'extérieur face à l'une des plus grandes équipes européennes, mais on doit également, dans le même temps, espérer que dans l'autre match Anderlecht batte ou fasse match nul avec l'AEK Athènes. C'est vraiment difficile de ne plus avoir notre destin en main. Maintenant, on va avant tout se préoccuper de notre rencontre. Essayer de jouer sans complexes tout en respectant bien entendu cet adversaire. Après, on verra ce qui se passera…
Comment vivriez-vous une nouvelle élimination à ce stade de la compétition ?
Ça serait vraiment cruel ! Par rapport à notre parcours, on aurait vraiment de quoi être déçu. Si on regarde nos trois premiers matchs, on a du mal à comprendre aujourd'hui comment cette qualification pour les 1/8èmes pourrait finalement nous échapper. On aurait dû se mettre à l'abri bien avant. C'est d'autant plus rageant que, lors de nos deux dernières défaites, on n'a pas démérité. On a simplement manqué de réussite, parfois de concentration. Face à Anderlecht par exemple, on avait fait le plus dur en prenant l'avantage à deux reprises. Malheureusement, on n'a pas réussi à préserver le score. C'est dommage.
Justement, lors de ces deux derniers matchs, n'avez-vous pas simplement manqué d'expérience ?
C'est difficile à dire. En tout cas, une chose est sûre, par rapport à l'an passé, on a progressé. Dans notre production du jeu, on a été bien meilleur en arrivant à gêner nos adversaires à chaque rencontre. La preuve, c'est que, pour l'instant, on a quand même marqué six fois plus de buts que la saison précédente. Il nous a peut-être manqué encore un peu de réalisme à certains moments…
A l'inverse, vous avez également encaissé beaucoup plus de buts ?
C'est vrai, c'est en partie dû à un manque de constance. Pour l'instant, on n'a toujours pas réussi à jouer pendant 90 minutes sur le même rythme. Dès qu'on a eu une petite absence défensive, elle s'est payée cash. On est toujours à la recherche de notre match référence. Espérons que ça sera face à Milan…
Originaire d'Evreux, Mathieu Bodmer a débuté sa carrière professionnelle sous le maillot de Caen en deuxième division. Après cinq saisons passées au club, il rejoint en 2003 Lille, équipe avec laquelle il découvre les joies de la première division. Cette année, il a déjà 7 buts en 15 journées de championnat.