Le billet d'humeur de Youcef Touaitia
C'est fait, l'équipe de France a écarté l'Argentine (4-3), ce samedi, en 8e de finale de la Coupe du monde. Un match exceptionnel, très certainement le plus beau depuis le début de la compétition, qui nous a réconciliés avec des Bleus décevants jusqu'ici. J'avoue faire partie des sceptiques concernant la capacité de Didier Deschamps à tirer le meilleur des joueurs dont il dispose, notamment en raison de sa frilosité qui en a déjà agacé plus d'un.
Ne tombons pas dans la démesure et profitons de cette qualification méritée. Battre l'Argentine, même aussi faible que celle de Jorge Sampaoli, n'est jamais anodin. Surtout si cette équipe compte un si grand joueur que Lionel Messi dans ses rangs. A 1-2, j'ai, comme beaucoup d'autres supporters tricolores, eu la sensation que c'en était fini du Mondial en Russie. Le «momentum» du match semblait avoir basculé en faveur des Argentins après le but d'Angel Di Maria. Faire le jeu après avoir clairement opté pour une tactique attentiste, surtout après un premier tour aussi ennuyant… Je ne pensais pas les Français en être capables. Pas avec Deschamps.
Lâchez-vous !
Mais Kylian Mbappé, Lucas Hernandez, Benjamin Pavard, tous ces jeunes en ont voulu autrement. Une orgie offensive durant un gros quart d'heure qui a fait éparpiller l'Albiceleste ! Depuis le temps qu'on attendait ça ! En Coupe du monde, contre l'Argentine, dans un stade hostile avec plus de 20 000 fans sud-américains et devant les yeux du monde entier… Je dis oui ! Blessés dans leur orgueil, les Tricolores n'ont pas voulu passer à côté de leur chance et ont choisi d'attaquer, de faire mal, de faire plaisir, de jouer au football. Et c'est tout ce qu'on aime.
Au prochain tour, on retrouvera le Portugal ou l'Uruguay. Deux équipes bien plus solides qui laisseront moins d'espaces. Mais qu'importe. Profitons des qualités indéniables de nos joueurs. Profitons de la fraîcheur de nos latéraux. Profitons de la fougue de nos flèches offensives. Peu importe le résultat du prochain match ou de celui qui pourrait suivre. Ne regrettons rien et prenons notre pied sans calcul. Avec cette génération, la France a largement les moyens de ses ambitions. A condition de lui faire confiance et de ne pas la brider. Didier, laisse tes Bleus s'amuser !
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