le 05/01/2007 à 15h51

Otis N’Goma - "Cambrai, ambassadeur du foot amateur"

Cambrai, plus connu pour ses bêtises que pour son équipe de foot, s'en va défier l'Olympique de Marseille samedi soir à Villeneue d'Ascq. Une rencontre «préméditée» selon l'entraîneur de ce club de CFA, Otis N-Goma. Ce dernier reconnaît néanmoins volontiers qu'il faudra cette fois bien plus qu'un coup de baguette magique pour sortir l'un des favoris de la compétition.

Après Reims, club de Ligue 2, au tour précédent, vous allez désormais recevoir l'Olympique de Marseille. Comment avez-vous réagi à l'annonce de ce tirage ?

Je n'ai pas été surpris. C'était même prémédité. Déjà tôt dans la matinée, je l'avais annoncé à mon collègue de Calais, si bien qu'il a cru que c'était un coup monté entre Basile Boli (l'ancien international français a effectué le tirage au sort, NDLR) et moi ! Maintenant, ce match face à l'OM, il faut le prendre comme un bonus, même si ce n'est pas non plus une finalité en soi. J'avais promis à mes dirigeants de hisser le club jusqu'à ces 32èmes de finale. Ça n'avait jamais été fait avant ! Aujourd'hui, j'ai rempli mes objectifs. Plus personne ne peut rien me demander.

Pourquoi souhaitiez-vous autant tomber contre l'OM ?

Parce que Marseille, c'est dix Coupes de France, une Ligue des Champions. C'est également le club le plus médiatique de l'hexagone. Celui qui fait déplacer le plus de supporters. Pour un club de CFA2 comme le notre, c'est un véritable honneur de pouvoir les affronter. Vous savez, à Cambrai, il n'y a pas d'argent, pas de moyens. On est une équipe de Smicard avec des joueurs qui sont obligés de se lever à 3 heures du matin pour aller travailler. On n'a même pas de sponsors ! Au moins, grâce à ce match, on commence à s'intéresser à nous. Tout ce que j'espère, c'est que ça ne durera pas que le temps d'un match.

Croyez-vous en un nouvel exploit ?

On ne prétend pas être la petite sardine qui bouchera le port de Marseille. Maintenant, on part du principe que c'est un match comme un autre, même si on a seulement 1% de chance de remporter cette rencontre. On va s'accrocher à ça. Dans la Bible, on a vu que David pouvait battre Goliath. Alors pourquoi ne pas faire la même chose ? Il faudra résister le plus longtemps possible pour les faire douter et rééquilibrer le déséquilibre qu'il y a entre nos deux clubs. Le plus important, ça sera de faire honneur au football amateur dont nous serons les ambassadeurs.

Avez-vous préparé cette rencontre d'une manière spécifique ?

Non, quand on joue en amateur, je ne crois pas que ce soit très bon de changer les habitudes des joueurs. Il ne faut pas les forcer à jouer contre leur nature. On a donc gardé nos trois entraînements hebdomadaires. Le seul avantage par rapport aux tours précédents, c'est qu'on dispose de vidéos pour étudier le jeu de l'OM.

Pour cette rencontre, vous allez être obligés de migrer sur Villeneuve d'Ascq, le stade de Cambrai étant trop petit pour accueillir un tel évènement. Est-ce un handicap ?

C'est vrai qu'on n'a pas vraiment l'habitude de ce genre de stade. Maintenant, je ne suis pas non plus inquiet. Déjà, nos supporters seront tous là. Il y a 25 bus qui vont partir de Cambrai pour rejoindre Villeneuve d'Ascq. Ensuite, je pense avoir fait le nécessaire pour éviter que mes joueurs soient intimidés par le contexte de cette rencontre. De toute façon, dans mon esprit, c'est clair. Si j'estime qu'un de mes joueurs n'est pas prêt psychologiquement, il ne jouera pas. Je suis le commandant de vol, c'est à moi de prendre ces décisions. L'essentiel, c'est quand même qu'on n'ait aucun regret.

Votre avez déclaré que votre fils est supporter de l'OM. Est-ce également votre cas ?

(Rires). Disons que j'ai un certain penchant pour l'OM, mais je ne suis pas non plus un fanatique. Je suis avant tout un amoureux du football et un supporter de Cambrai...

Par Emery Taisne, le 05/01/2007 à 15h51
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