le 09/01/2007 à 18h28

Gallardo, de pas à pas

Marcelo Gallardo a connu ce week end son baptême du feu avec le Paris Saint-Germain. Une entame réussie (victoire 3-0 en Coupe de France) et une prestation un peu timide. Le petit Argentin, qui suscite énormément d'attentes, a tout à prouver. Et les moyens de réussir au PSG.

Dimanche après-midi, PSG-Nîmes, 38ème minute. Tout va bien pour le club de la capitale, qui mène déjà 2-0. Marcelo Gallardo, discret jusque là, s'empare du ballon dans l'axe du terrain. L'Argentin aperçoit l'appel de Bonaventure Kalou, et le sert en profondeur. La passe est parfaitement dosée, précise, un modèle du genre. Le but de Pauleta, servi par l'Ivoirien, sera refusé pour hors-jeu. Ce sera pratiquement le seul fait d'arme du petit meneur de jeu dans cette rencontre, la première pour lui sous ces nouvelles couleurs. Mais cette action est révélatrice de ce que peut apporter Gallardo à Paris. L'ancien international est encore en rodage. Son influence dans le jeu grandira s'il retrouve le niveau qui était le sien à Monaco, lors de sa première année, en 1999-2000. Cette fameuse année qui l'avait vu récompensé du titre de meilleur joueur de Ligue 1.

Gallardo a beaucoup de qualités sur le terrain. Une élégance naturelle, une belle frappe, un mental de compétiteur. Mais surtout, l'art de servir des caviars à ses attaquants. Il y a 7 ans, sur le Rocher, David Trezeguet et Marco Simone se régalaient chaque journée des offrandes de meneur de jeu albiceste. A Paris, l'association avec un buteur de la trempe de Pauleta est tout aussi prometteuse, surtout si Bonaventure Kalou, le troisième larron du trio offensif en Coupe de France ce week end, confirme sa grande forme actuelle. Pour le plus grand bonheur de Guy Lacombe, qui retrouve l'espérance d'un jeu enfin inspiré offensivement. «On sent qu'il y a tout un tas d'appels qui vont être faits par les attaquants, justement parce que la passe va leur permettre d'avoir le ballon dans les meilleures conditions. Gallardo, c'est un joueur d'intervalle qui est capable de recevoir le ballon dans des petits espaces et de le bonifier parce que l'adversaire est attiré vers ce ballon.»

Optimisme et détermination

L'Argentin, lui, s'attache à démontrer l'étendue de sa motivation depuis son arrivée dans la capitale. Plus vraiment en odeur de sainteté à River Plate (après plusieurs saisons pourtant assez réussies sur le plan individuel, et 25 buts en 77 matches), où il était en froid avec son entraîneur, Daniel Passarella, oublié par la sélection de son pays, voilà pour lui une belle occasion de se relancer. Et à 31 ans, il sait que pour donner un second souffle à sa carrière, un redressement immédiat du club parisien s'impose. Pas impressionné une seconde par l'immensité du challenge qui l'attend, il compte bien mener le club, aujourd'hui 16ème de Ligue 1 à mi-parcours, aux 5 premières places d'ici la fin de la saison. Pour lui, Paris reste Paris. «Je suis ravi d'être dans ce grand club. Quand je vois les joueurs qui sont là, il y a de la qualité» .

Reste à savoir si l'Argentin saura résister à la pression. A Paris, les joueurs arrivent souvent avec une carte de visite en béton et un talent indéniable. Ils ont pourtant plus nombreux à échouer qu'à réussir (Rothen, Frau, Yepes, Hellebuyck sont autant d'exemples marquants, même s'ils peuvent encore réussir à retrouver leur niveau pré-PSG). Mais Gallardo a une grosse expérience, et a été rodé avec River Plate et sa sélection. L'homme a un caractère bien trempé, ce qui devrait également lui attirer les faveurs du public parisien, qui attend néanmoins beaucoup de lui. Sa réussite au club passe également par une entente avec le bouillant Guy Lacombe, qui n'est pas du genre à faire des courbettes devant les stars de son effectif (Dhorasoo peut en témoigner). Gallardo, qui a déjà eu des démêlés avec Deschamps et Passarella auparavant dans sa carrière, devra vite adopter la ligne de conduite imposée par l'ancien coach sochalien. Si celui-ci reste en place.

Par Patrick Audouard, le 09/01/2007 à 18h28
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