le 16/01/2007 à 18h16

Savidan, mieux vaut tard que jamais !

Plus les journées passent, et plus il confirme qu'il est l'un des meilleurs attaquants du championnat. A Paris, l'avant-centre de Valenciennes a scoré pour la 8ème fois de la saison. Les suites de l'ascension fulgurante d'une carrière qui avait pourtant bien mal commencée.

Steve Savidan, c'est un peu le Thierry Henry de Valenciennes. Rares sont aujourd'hui les équipes de Ligue 1 qui, comme Arsenal, s'appuient à ce point sur un seul élément de leur équipe. Sans son buteur, l'équipe serait sans doute bien plus proche de la zone de relégation qu'elle ne l'est actuellement (14ème, avec un matelas de sécurité de 7 points). Savidan, c'est 8 buts sur les 18 inscrits par son équipe (3ème plus mauvaise attaque de Ligue 1), alors qu'il a disputé 17 rencontres de championnat. Un total qui lui permet aujourd'hui d'atteindre la tête du classement des buteurs en belle compagnie (Pauleta, Aruna, Bangoura, Pagis et Bodmer totalisent le même nombre de réalisations). Samedi, à Paris, c'est encore lui qui a montré la voie en ouvrant le score, de la tête, pour offrir à Valenciennes son premier succès de la saison à l'extérieur. Il est sans conteste le plus régulier, le plus efficace de son équipe.

Le plus talentueux aussi, sans aucun doute. Inconnu en début de saison, il explose aujourd'hui littéralement au plus haut niveau. Technique, élégant, rapide, disposant d'une belle frappe de balle, il a toutes les qualités de l'attaquant moderne. Et, dans une équipe où il n'est pas toujours évident d'avoir de bons ballons à exploiter, il a prouvé à maintes reprises qu'il pouvait transpercer n'importe quel rideau défensif à lui tout seul. Auxerre, première équipe à l'avoir affronté cette saison (1-1), peut en témoigner. En ce jour estival, l'attaquant valenciennois s'était joué de toute la défense, gardien compris, en dribbles chaloupés et en contres favorables pour aller marquer le premier but de sa saison. Cris, le stoppeur brésilien de Lyon, réputé impassable, se souvient bien de du culot phénoménal de l'avant centre, venu en ce match de la 13ème journée lui chaparder un ballon dans les pieds avant de se jouer de Squillaci et d'ouvrir le score à Gerland (le leader finira finalement par s'imposer dans les dernières minutes, 2-1). Des exploits à répétition qui sonnent comme une revanche sur son passé.

Des clashes puis déclic

Car Steve Savidan, considéré aujourd'hui comme la révélation de la saison, a déjà 28 ans. La première moitié de sa carrière de footballeur est déjà derrière lui, sans que personne ne s'en souvienne. Avant son arrivée dans le Nord, il n'avait jamais joué en Ligue 1 et avait accumulé les années de galère. Problèmes d'argent, de discipline, de relations avec ses entraîneurs. De 1998 à 2003, il enchaîne les clubs de Ligue 2 et de National, sans s'imposer nulle part. «La vie professionnelle, je m'en foutais. Je sortais pas mal» , se souvenait-il récemment. Finalement, il atterrit à Angoulême (National) à 25 ans, et réussit enfin à se montrer régulier. Il inscrit 12 buts, et retient l'attention de Valenciennes, autre club de l'échelon. L'ascension commune du joueur et de son nouveau club peut commencer. VA monte dans la foulée en Ligue 2, puis en Ligue 1, et Savidan se mue en redoutable goléador. 35 buts (en 72 matches) estampillés «Savigoal» ont contribué à l'ascension de l'équipe d'Antoine Kombouaré. Soit quasiment un but tous les deux matches. Une moyenne qui n'a pas faibli aujourd'hui.

Le natif d'Angers le sait, sa carrière, commencée par une succession de déboires, peut se conclure en apothéose. J'ai tellement galéré que je ne veux plus m'arrêter. Pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir changé. Je suis peut-être meilleur dos au but, c'est tout. Son nom sera sans doute couché sur toutes les pages des rubriques «transferts» dès cet été. Voire plus vite. Jean-Michel Aulas et Lyon auraient des vues sur lui pour le mercato hivernal, qui se terminera le 31 janvier. Mais il est difficile d'imaginer VA laisser partir un tel joyau avant que le maintien ne soit définitivement assuré. Savidan, lui a une préoccupation majeure. «Je veux faire vivre ma famille le plus longtemps possible» . Que ce soit à Valenciennes ou ailleurs.

Par Patrick Audouard, le 16/01/2007 à 18h16
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