le 10/10/2018 à 15h34

Monaco : Jardim, un départ devenu inéluctable ?

Jardim était-il arrivé en fin de cycle ? Les avis divergent...
Longtemps loué pour sa capacité à rebâtir chaque année son effectif, l'entraîneur Leonardo Jardim va payer le début de saison chaotique de l'AS Monaco en étant limogé. Jugée inévitable par certains et précipitée par d'autres, cette décision fait débat dans le monde de la Ligue 1.

Après 4 ans de bons et loyaux services marqués par un titre de champion de France en 2017 et une demi-finale de Ligue des Champions la même année, l'aventure de Leonardo Jardim à l'AS Monaco touche à sa fin.

Ce n'est pas encore officiel mais, mardi après-midi, le propriétaire de l'ASM, Dimitri Rybolovlev, et le vice-président Vadim Vasilyev ont en effet décidé d'écarter le Portugais (voir ici).

Jardim, le magicien

Malgré le début de saison chaotique de Monaco avec une 18e place au classement en Ligue 1 après 9 journées et deux défaites pour commencer en Ligue des Champions, cette décision n'était pas forcément attendue. Apprécié pour son aptitude à reconstruire son effectif sans rechigner chaque saison et sa capacité à faire éclore de jeunes talents, l'ancien coach de l'Olympiakos se mariait parfaitement avec la politique du club princier, basée sur la revente de jeunes talents avec plus-value.

Petit dénonce de l'ingratitude

De plus en plus remis en cause depuis un an, ce modèle sera-t-il viable sans Jardim ? En Ligue 1, ils sont plus d'un à se poser la question, à commencer par le président d'un des principaux rivaux de l'ASM, l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, qui invite les dirigeants monégasques à réfléchir à deux fois avant de se séparer du Lusitanien. «C'est un entraîneur de qualité. Moi, si j'étais l'AS Monaco, je le garderais. J'espère que l'ASM va le garder», a soutenu le Gone ce mercredi à l'occasion d'une conférence de presse téléphonique.

Dégoûté pour Jardim, le consultant Emmanuel Petit estime aussi que le club du Rocher s'apprête à commettre une grosse erreur. «Ça me choque», a pesté le champion du monde 1998 au micro de RMC Sport. «Il y a beaucoup d'ingratitude dans le monde du football. L'urgence du résultat détermine souvent l'avenir d'un entraîneur. Vous pouvez mettre n'importe qui, je ne pense pas qu'il aurait fait mieux que Jardim.»

Dugarry a senti un «ras-le-bol»

Pour d'autres en revanche, le départ du technicien était devenu inévitable et l'été dernier, on avait déjà senti poindre chez Jardim les premiers signes d'agacement lorsqu'il se plaignait -timidement- du mercato (voir ici). «Je crois qu'il en a surtout ras-le-bol», a glissé le consultant de RMC Sport, Christophe Dugarry. «Un entraîneur ne peut pas, tous les ans, tout recommencer à la base. Leonardo Jardim réussit l'incroyable, fait un tour de magie incroyable. (Chaque année), le championnat n'est pas encore fini et tu n'as pas terminé de savourer qu'on te dépèce de tous tes joueurs ! Ce n'est pas possible, il a un coeur Jardim ! Qui va à l'entraînement avec le sourire dans des conditions pareilles ?»

«Son message ne passait plus, l'équipe plongeait aux premières difficultés», a ajouté une source interne à l'ASM citée par L'Equipe. «La durée de vie moyenne d'un entraîneur sur un banc est de seize mois, Jardim en a passé cinquante et un ici. Il a compris que c'était l'année de trop.» Usé, le technicien avait affiché des signes de lassitude ces dernières semaines et les dirigeants ont visiblement jugé le moment opportun pour repartir sur un nouveau cycle, possiblement avec Thierry Henry, grand favori à sa succession.

Pensez-vous que Jardim était arrivé en fin de cycle ? Voyez-vous l'ASM retrouver les sommets sans repenser sa stratégie ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans l'espace «Ajouter un commentaire» ...

Par Romain Lantheaume, le 10/10/2018 à 15h34
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