Thomas Tuchel est en train de marquer son territoire au Paris Saint-Germain. En laissant Kylian Mbappé et Adrien Rabiot sur le banc au coup d'envoi du Clasico face à l'OM (2-0), dimanche, pour sanctionner un retard des deux joueurs à la causerie d'avant-match, l'entraîneur parisien a dévoilé sa main de fer dissimulée dans un gant de velours.
Depuis son arrivée l'été dernier dans la capitale, Tuchel était souvent désigné comme un entraîneur proche des joueurs, certains observateurs allant même jusqu'à parler de câlinothérapie. En public, l'ancien coach de Dortmund multipliait en effet les gestes affectueux envers ses joueurs. Mais l'Allemand sait se montrer sévère si nécessaire. En privé, il avait d'ailleurs déjà fait passer des messages plus tôt dans la saison.
Neymar et Thiago Silva déjà recadrés
L'Equipe raconte que Tuchel avait eu une discussion avec Neymar début septembre pour pointer du doigt son attitude envers les jeunes convoqués à l'entraînement. Il lui reprochait de ne pas réellement les aider à s'intégrer et lui avait expliqué qu'ils devaient eux aussi être considérés comme des professionnels. Après une erreur de Colin Dagba qui avait coûté un but au PSG contre Guingamp (1-3), en août, c'est Thiago Silva qui avait été recadré par son coach, qui a expliqué à son capitaine que son expérience aurait dû lui permettre de mieux compenser sur l'action.
Comme pour Mbappé et Rabiot, c'est une manière pour l'Allemand de faire passer le groupe avant les individus. Tuchel ne transige pas avec les règles de vie collective et il s'est déjà agacé à plusieurs reprises d'un certain manque de professionnalisme dans son groupe. Des retards et l'oubli d'un équipement dans le vestiaire ont plusieurs fois retardé la séance d'entraînement, révèle le quotidien Le Parisien. «Dans le football français, ce sont les joueurs qui ont le pouvoir. Pas en Allemagne» , explique un proche du coach au journal.
Une autorité bienvenue au PSG
Désormais, les joueurs parisiens sont prévenus : Tuchel n'hésitera pas à punir, peu importe l'importance du match. Certains peuvent y voir un risque de se mettre le groupe à dos. Mais pour sa première expérience dans un vestiaire où les ego sont aussi forts, Tuchel semble maîtriser la situation. Ses décisions et remontrances sont acceptées par le groupe. L'entrée en jeu de Mbappé à Marseille a aussi prouvé que l'effet était positif, et le champion du monde a sans doute retenu la leçon.
Dans un club où l'autorité est souvent floue ces dernières années, le vestiaire donnant plusieurs fois l'impression d'être au-dessus de Laurent Blanc et d'Unai Emery, Tuchel veut rapidement imposer la sienne. Tant qu'elle est bien gérée, cela ne posera pas de problème. C'est à l'entraîneur parisien de bien placer le curseur en alternant les sanctions et les carottes, comme les vacances supplémentaires accordées récemment à ses joueurs.
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