le 09/11/2018 à 09h46

PSG : les vérités de Jean-Claude Blanc sur le fichage ethnique

Le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc.
Le directeur général délégué du Paris Saint-Germain, Jean-Claude Blanc, monte au créneau pour défendre le club de la capitale après les révélations de Mediapart sur l'utilisation d'un fichage ethnique jusqu'au printemps 2018. Le dirigeant parisien assure que la direction n'était pas au courant d'une telle pratique.

Voilà une nouvelle affaire dont se serait bien passé le Paris Saint-Germain. Jeudi, Mediapart révélait que le club de la capitale avait utilisé un fichage ethnique pour son centre de formation entre 2013 et le printemps 2018. Les recruteurs devaient ainsi classer les joueurs supervisés en quatre catégories : «Français» , «Maghrébin» , «Afrique noire» ou «Antillais» . Ce qui est interdit par la loi.

Blanc avait convoqué Westerloppe

Le Paris SG a confirmé l'existence d'un fichage mais assure que la direction n'était pas au courant. Le club de la capitale rejette la faute sur l'ancien directeur de la cellule recrutement au niveau national Marc Westerloppe. Ce dernier aurait notamment refusé le recrutement de Yann Gboho en 2014 en déclarant : «Il y a un problème sur l'orientation du club, il faut un équilibre sur la mixité, trop d'Antillais et d'Africains sur Paris» .

Mediapart explique que le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, avait été informé de ces propos mais que Westerloppe avait finalement été blanchi après une enquête interne. Le dirigeant parisien explique pourquoi aucune sanction n'a été prise à l'époque. «C'est sur cette seule phrase que je le convoque et que je l'écoute dans le respect du droit du travail. Il dément formellement, avec précision, fait état de son parcours, il s'est absolument défendu d'avoir dit cette phrase» , raconte-t-il dans les colonnes de L'Equipe.

La direction «ne savait pas»

A la suite de cet entretien, Blanc estime «qu'il n'y avait pas matière à le licencier ni même à l'avertir» . Le dirigeant parisien réunit ensuite le personnel du centre de formation et n'obtient aucune information supplémentaire justifiant un licenciement. «Personne n'a rien dit, assure-t-il. Pour moi, à cette date, l'affaire était terminée» . Pourtant, ces fameuses fiches vont bien être utilisées durant plusieurs années ensuite.

«Dès que France 2 nous a montré ces fiches, on a lancé une enquête interne. Avant on ne savait pas, assure Blanc. Le système a démarré à l'arrivée de Westerloppe. Et les recruteurs ont rajouté, à la demande de Westerloppe semble-t-il, ce critère qui est illégal et inadmissible.» Comment la direction ne peut-elle pas être au courant de cette pratique ? «Personne ne nous a signalé la fiche ni les critères mis en place. A aucun moment» , insiste-t-il.

J.-C. Blanc - «à l'encontre de nos intérêts»

Et pour Blanc, une telle pratique n'avait aucun intérêt pour le PSG : «Je comprends bien que Mediapart essaye de démontrer que l'on a couvert les choses, mais en aucun cas on n'a intérêt à couvrir ce genre de choses et en aucun cas on n'a demandé à recruter sur d'autres critères que le talent des jeunes. Ce serait se tirer une balle dans le pied que de dire : "Il y en a un super fort mais je ne le prends pas pour des raisons autres que ses qualités techniques." Ça irait à l'encontre de nos intérêts.» Le Paris SG n'exclut pas de se porter en justice contre ceux «qui ont développé de telles pratiques» .

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Par Romain Rigaux, le 09/11/2018 à 09h46
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