«Il est petit, il est gentil, il a stoppé Leo Messi mais on sait tous que c'est un tricheur N'Golo Kanté !» Si ce chant a rythmé l'été de nombreux supporters de l'équipe de France, il va peut-être falloir penser à revoir ses paroles, ou du moins la fin !
En effet, d'après les dernières révélations de documents Football Leaks ce mercredi, le champion du monde n'est justement pas un tricheur (du moins vis-à-vis des impôts), même si cela ne signifie pas que la tentation n'a jamais existé…
Kanté tient à son «salaire normal»
Mediapart et ses partenaires du réseau European Investigative Collaborations (EIC) racontent ainsi qu'après l'arrivée du milieu de terrain en provenance de Leicester à l'été 2016, Chelsea a tout fait pour le convaincre de toucher une partie de son salaire annuel de 5 millions d'euros net sous forme de droits à l'image dans le paradis fiscal de Jersey. Fiscalement, il s'agissait d'un deal gagnant-gagnant pour les deux parties.
Précisons qu'à ce moment-là, l'ancien Caennais avait déjà signé en faveur du club londonien mais que les deux parties ne s'étaient pas encore totalement entendues sur la question des droits à l'image. Dans un premier temps, face à l'insistance des Blues, le Tricolore a accepté la combine proposée par son employeur, ouvrant même une société à Jersey. Sauf que le prévoyant Kanté a ensuite commencé à avoir des doutes en entendant parler des nombreux démêlés opposant les footballeurs au fisc. Et finalement, le natif de Paris a pris sa décision : il ne recourra pas à un paradis fiscal. «N'Golo est inflexible. Il veut simplement un salaire normal» , a justifié son conseiller.
1,9 M€ en attente !
Ce refus a évidemment posé des problèmes du côté de Chelsea, qui comptait réaliser une belle économie (1 M€ par an). Finalement, au terme de longs mois de discussions, les deux parties sont parvenues à un accord final en février 2018, soit un an et demi après l'arrivée de Kanté au club ! Preuve que le joueur ne voulait vraiment prendre aucun risque, il a refusé de percevoir les 1,9 M€ de droits à l'image qui lui revenaient tant que cette affaire n'était pas claire. Du coup, Chelsea ne lui a versé cette somme qu'après la signature de l'accord final.
Dans le détail, l'international français s'est résolu à un petit compromis en acceptant de percevoir 20% de son salaire en droits à l'image (deux fois moins taxés que les salaires) mais via sa société domiciliée au Royaume-Uni, où il paie donc des impôts. Il prend aussi en charge avec Chelsea une partie du supplément d'impôts à payer. Les mauvaises langues souligneront toutefois que Kanté n'a pas fait fermer sa société à Jersey alors qu'elle ne lui est normalement plus d'aucune utilité. Sur ce point, le mystère demeure…
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