«Mauvais classement en janvier, mercato agité» . Si les proverbes étaient dédiés au football, celui-ci serait souvent repris. Les clubs qui ont le plus chamboulé leur effectif lors du marché hivernal sont situés dans la seconde moitié de tableau. Le PSG, Monaco et Nantes en tête. Les clubs qui trustent les premières places n'ont procédé, pour la plupart, qu'à une, voire deux retouches de circonstances. A une exception, Lens, qui a enflammé les derniers jours du mercato avec quatre mouvements, deux départs et deux arrivées. Le secteur offensif a été le plus bouleversé. Puisque Thomert et Jussiê ont levé l'ancre pour l'arrivée du seul Monterrubio. Pourtant régulièrement titulaires depuis le début de la saison, les deux hommes ont choisi d'aller voir ailleurs, au grand dam de leur entraîneur, Francis Gillot. «C'est dommage parce qu'ils ont beaucoup apporté. Mais bon, ils ont choisi une autre route et après, nous, en tant qu'entraîneur et dirigeants, il faut s'adapter à la situation.»
S'adapter à la situation. Un refrain souvent entonné du côté du stade Bollaert. Lens a réagi après avoir subi la défection de ses joueurs. Un peu à l'image de l'équipe première, capable le week end dernier d'un sursaut d'orgueil immense face à Saint-Etienne, après une première mi-temps catastrophique. Menée de trois buts à domicile face à des Verts ultra-réalistes, les Lensois ont alors lâché les chevaux, et sont revenus miraculeusement en inscrivant deux buts dans les dernières minutes. Heureux comme des rois après le coup de sifflet final, pour avoir obtenu un point improbable, les Sang et Or n'en sont pas moins conscients de ce retard constant à l'allumage, de cette tendance à avoir besoin de prendre une grosse claque pour enfin devenir conquérant.
10 fois menés au score cette saison
Francis Gillot le premier. «Je n'arrête pas de dire qu'un match dure quatre-vingt-dix minutes et non quarante-cinq, avoue l'entraîneur. Car ce n'est pas la première fois que cela nous arrive» . En Coupe de France, face à Nancy, les Nordistes avaient déjà remonté deux buts à leurs hôtes pour finalement se qualifier aux tirs aux buts. Et en Ligue 1, les Nordistes sont coutumiers du fait. En 22 journées, ils ont concédé l'ouverture du score à 10 reprises. Pour 2 victoires (à l'extérieur, à Paris et à Nice), 4 nuls et 4 défaites. Une capacité de réaction appréciable, qui leur permet aujourd'hui d'occuper la troisième place du classement. Mais l'équipe pourrait être mieux placée encore au vu de son potentiel.
Jérémie Janot, le gardien stéphanois, l'explique bien dans l'Equipe. Quand les Lensois décident d'attaquer, il n'y a rien d'autre à faire que de tenter de limiter la casse. «On peut dire ce qu'on veut mais il n'y avait pas grand-chose à faire face à ce rouleau compresseur. A l'image du dernier corner et du troisième but de Seydou Keita, ils sont rentrés dans le but, ils nous sont rentrés dedans physiquement» . Un retour qui n'aurait sans doute pas été possible sans le soutien sans faille du public de Bollaert. Problème, les Nordistes ont plusieurs déplacements délicats au programme pour la fin du championnat. Et à Marseille, à Lyon, à Bordeaux ou encore à Rennes, il faudra être présent dès la première seconde. Histoire de ne pas gâcher une saison qui peut encore, avec la Coupe de France, l'UEFA et la lutte pour la Ligue des Champions, être très prolifique.