le 06/02/2007 à 17h08

Cours de maintien pour le FC Nantes

Fin Décembre, Nantes s'impose à Toulouse (4-0) et officialise la venue médiatique de Fabien Barthez : le moral est alors crescendo du côté de la Jonelière. Pourtant, début Février, le club est toujours englué dans les bas-fonds de la L1. Va t-il revenir sur de bons rails ?

Au lendemain du match à Lille, Georges Eo semblait soulagé : «nous avons été sérieux et ce résultat me satisfait amplement. C'est toujours intéressant de rester dans une dynamique positive. C'est bon pour la confiance et la suite» . L'entraîneur avance à pas feutrés. Il n'ignore pas les difficultés chroniques de son équipe : faiblesse technique, léthargie offensive, sautes de concentration. Les joueurs, malgré les résultats chaotiques, refusent de baisser les bras. «Nous sommes tous frustrés parce que nous n'avons pas marqué. Nous restons tous soudés. Nous sommes tous dans la même situation. Ca va finir par payer» , se persuade le jeune Dimitri Payet, après la défaite à domicile contre Lorient (2-0). Méthode Coué ?

L'arrivée de Barthez, si elle a un tant rassuré l'effectif, n'a pu recoudre toutes les plaies : sa sortie ratée en fin de rencontre à Troyes en témoigne. Face à Lorient, lobé par Abriel sur le deuxième but, le divin chauve est réapparu mortel. Le champion du monde 98 revient d'une longue période d'inactivité : lui demander d'être immédiatement opérationnel à 100%, de porter à bout de gants des Canaris au mental chancelant serait déraisonnable. Pourtant, si un redressement doit s'effectuer, il passera forcément par une meilleure communication défensive : en football, il est plus aisé de défendre que d'attaquer. Barthez doit s'adapter, apprendre à connaître ses partenaires… Mais le temps manque cruellement.

Redistribution des cadres

Le mercato a été mouvementé : outre la venue de Barthez, le Belge d'Auxerre Luigi Pieroni et l'ancien lionceau Zaïri sont venus compenser les départs de Wilhelmsson, parti à la hâte alléger la masse salariale du côté de l'AS Roma, et de Nordin Boukhari, envoyé à l'AZ Alkmaar. Zaïri n'avait pourtant guère brillé lorsqu'il évoluait à Sochaux. «Zaïri ? Un bon dribbleur, oui, mais bon pour le FC Barnum Circus !» , a récemment affirmé Jean-Claude Plessis, le président sochalien. Dans le journal l'Equipe, Georges Eo se montre plus confiant, comme à son habitude : «nous avons touché un véritable homme de couloir et un bon dribbleur, capable de nous faire marquer à tout moment» . Un profil étrangement similaire à celui du Suédois Wilhelmsson, antithèse du jeu à la nantaise… Mais primer le jeu sur l'efficacité a-t-il encore une justification, en période de crise ?

Pour doper une attaque amorphe, les dirigeants attendent beaucoup de Pieroni, 26 ans. L'ex-terreur du championnat Belge a des qualités : il l'a prouvé contre Nice (1-0) et à Amiens, en coupe de France, en signant un doublé (3-1). On n'ose d'ailleurs imaginer où serait Nantes aujourd'hui sans ce but inscrit à Hugo Lloris, le portier niçois, à la 92ème minute d'une rencontre crispée par l'enjeu. Hélas, Pieroni apparaît le seul à pouvoir apporter le danger, avec le benjamin Dimitri Payet, 19 ans. Le Kenyan Dennis Oliech est davantage un sprinteur qu'un footballeur, les statistiques faméliques de Mamadou Diallo (une seule réalisation, contre Toulouse) n'incitent pas à l'optimisme et le Roumain Kesuru est encore tendre, beaucoup trop irrégulier.

Hey ho, Eo !

Et l'influence d'Eo, dans tout ça ? Nommé entraîneur de l'équipe première le 20 Septembre en remplacement de Serge le Dizet, son bilan comptable est déficitaire : 18 points, 4 victoires, 6 nuls et 7 défaites. Son schéma de jeu à quatre joueurs offensifs est audacieux : inapproprié pour une équipe luttant pour le maintien ? Eo a semblé faire volte-face, contre Lille : une défense à 5 éléments et deux milieux défensifs (Saïdou et Dimitrijevic), destinés à rassurer l'équipe, à grapiller un point salvateur. Ses choix apparaissent surprenant : il titularise Oliech, qui déçoit à chaque rencontre, et ne fait pas totalement confiance à l'Argentin Julio Hernan Rossi, alors que celui-ci a participé à tous les récents succès du club, Coupe de France comprise ! Les prochaines réceptions de Valenciennes et Auxerre s'annoncent d'ores et déjà capitales pour l'avenir du club. Nantes, qui s'était sauvé de justesse en 2000, grâce à un but de Marama Vahirua contre Le Havre, dispose assurément du potentiel pour éviter le drame d'une descente en L2. Reste maintenant à faire en sorte que ce potentiel se mue en victoires.

Par Maxime Mianat, le 06/02/2007 à 17h08
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