Samuel Eto'o n'a pas sa langue dans sa poche. Et lorsque quelque chose trouble son apparente quiétude, il est souvent le premier à monter au créneau. La réaction de son entraîneur, expliquant dimanche soir en conférence de presse que le Camerounais avait refusé de fouler la pelouse du Nou Camp en fin de match, a déclenché la colère de son joueur. Déjà absent de l'entraînement lundi pour cause d'une légère douleur au genou, Eto'o s'est livré hier à un véritable règlement de compte.
Il répond à Rijkaard
Interrogé par des journalistes à Vilafranca del Penedés où il assistait à une cérémonie, le buteur blaugrana (25 ans, 7 matchs cette saison, 5 buts), écarté des terrains pendant près de cinq mois après une rupture du ménisque droit, a démenti son refus de jouer face au Racing Santander et a déclaré avoir «toujours été correct envers ses coéquipiers» et ne penser «qu'au groupe et à marquer des buts» . «Ceux qui disent en conférence de presse que Samuel Eto'o n'a pas voulu jouer sont des mauvaises personnes» a t-il ajouté, visant implicitement son entraîneur.
Le divorce «Ronnie-Samu»
Le triple Ballon d'Or africain a aussi eu un petit mot pour son ex-ami Ronaldinho, l'accusant d'individualisme à la suite de l'incident de dimanche soir. Vexé de l'ingérence du n°10 barcelonais, Samuel Eto'o Fils a affirmé «pense(r) d'abord au groupe et non à l'argent» . Dans un club où les ego surdimensionnés se côtoient, difficile de cohabiter simplement.
Victime d'un conflit d'intérêts
Le plus surprenant semble la thèse du complot avancé par le joueur. Il a avoué se «retrouve(r) victime d'une guerre entre deux personnes» , avant d'ajouter que l'une d'entre elles ne se gênait pas pour le critiquer en coulisse. Faisant allusion à l'ex-directeur sportif du club Sandro Rosell, en conflit ouvert avec le président Laporta qui soutient le Camerounais, Samuel Eto'o a réveillé les vieux démons du FC Barcelone. L'expérience nous montre qu'il vaut mieux parfois laisser certaines portes fermées.