Si les supporters ont accepté de lever la grève des encouragements, les tensions n'ont pas pour autant disparu entre l'Olympique de Marseille et son public. Il faudra beaucoup plus que la réunion de cette semaine pour calmer les choses.
C'est bien connu, les attentes sont grandes au Vélodrome, dont les fidèles sont devenus encore plus exigeants à force d'entendre parler du célèbre «Champions Project». Un slogan qui en amuse beaucoup, y compris José Anigo.
Anigo se moque du «Champions Project»
«Je ne sais pas ce que c'est leur projet, ça me fait un peu rire, s'est moqué l'ancien dirigeant de l'OM au micro de Canal + Sport. A Marseille, il ne faut pas faire d'annonce. Il faut arriver sur la pointe des pieds, montrer qui tu es, faire des choses. Quand tu fais les choses et que tu les mets en application, ça vaut beaucoup plus que les mots. Cet effet d'annonce va peut-être leur tomber sur la gueule un de ces quatre. Les gens s'attendaient à beaucoup plus grand.»
Une leçon évidemment adressée au clan Frank McCourt et à son président Jacques-Henri Eyraud, coupable selon lui d'avoir sous-estimé l'influence des fans olympiens. «Il fallait réfléchir avant, se dire que la partie supporter est une composante entière du club, et pas quelque chose à part, a critiqué le natif de Marseille. Je pense que la nouvelle direction, et notamment le nouveau président, est arrivée sans connaître l'environnement, en imaginant que l'OM était un club normal et qu'on pouvait faire sans eux. Mais c'est faux.»
Garcia vers la sortie ?
En tant qu'ancien coach critiqué à Marseille, quand on parle de la pression du Vélodrome, Anigo est un expert. D'où le sort inévitable prédit à Rudi Garcia, dans le viseur des supporters. «La pression, je l'ai prise tout seul avec mon courage. Ce n'est pas facile. Je pense que l'histoire de Garcia se terminera certainement en juin, je ne la vois pas aller plus loin. Je ne vois pas les supporters lâcher l'affaire comme ça» , a prévenu le recruteur de l'Olympiakos.
De toute façon, le technicien passé par la Tunisie ne se montre pas convaincu par le travail de Garcia. L'amoureux de l'OM a certes apprécié les débuts de l'attaquant Mario Balotelli face à Lille (1-2) le week-end dernier, mais «ne trouve pas de fond de jeu ni d'équilibre dans cette équipe. Je la trouve en difficulté dans le jeu.» La faute notamment à un mercato estival jugé décevant, avec les arrivées de Duje Caleta-Car, Kevin Strootman et Nemanja Radonjic qui n'ont toujours pas le rendement attendu. Là encore, la situation amuse Anigo.
Anigo n'a toujours pas digéré
«La vraie question que je me pose, c'est "et si c'était mois qui avais eu cet échec dans le recrutement aujourd'hui, avec environ 60 M€ sur le banc, ou avec très peu de temps de jeu..." Je suis persuadé qu'on aurait dit "ah c'est Anigo, il y a quelque chose de louche et d'opaque." Mais ce n'est pas moi. J'en ris un peu parce que je me dis que tous ceux qui ont beaucoup parlé se disent que le football n'est pas si simple» , s'est réjoui le Marseillais, rancunier et toujours marqué par sa sortie par la petite porte.
Êtes-vous d'accord avec les critiques de José Anigo sur l'Olympique de Marseille ? N'hésitez pas à réagir dans la rubrique «commentaires» ci-dessous.