«J'ai participé une fois à un achat d'arbitre. C'était pour un match contre le Paris Saint-Germain, à Paris. Le lendemain de la rencontre, je suis allé lui remettre dans un endroit discret ce qui était convenu. (...) On déstabilisait aussi l'adversaire en utilisant des psychotropes : du Haddol, un anesthésiant. À l'aide de seringues à aiguilles ultra fines, le produit était injecté à l'intérieur de bouteilles en plastique.»
Samedi, Marc Fratani a lâché de véritables bombes concernant le passage de Bernard Tapie à l'Olympique de Marseille (1986-1994). Collaborateur pendant 30 ans de l'ancien boss de l'OM, l'ex-directeur de la communication et de l'administration sportive du club phocéen n'a pas tardé à recevoir une réponse salée.
«Mais je m'en fous complètement. Il y a les cons qui voudront bien croire tout ça parce que ça leur fera plaisir, et il y a les gens qui ont un peu de jugeote. Ceux-là se rendront compte que tout ça, c'est pipeau ! (...) Ce que je sais, c'est qu'il est très déçu que je n'ai pas mis La Provence à son service et celui de ses copains, voilà l'histoire. Je n'ai pas plus de commentaires à faire. Ça ne vaut rien et ça restera rien», a commenté Tapie dans la foulée.
Fratani prêt à s'expliquer devant la justice ?
Avec le bruit réalisé par cette affaire médiatement, Fratani était reçu ce lundi par la radio RTL. Invité par Tapie à «donner des noms» et des «preuves» de ses accusations, ce dernier s'est dit prêt à répondre de cette affaire devant la justice. «J'irai en justice avec plaisir et j'ai tous les éléments. Ce dont parle Le Monde (où il a accordé la première interview, ndlr), c'est le premier cristal du sommet de l'iceberg», a-t-il assuré.
Et concernant la menace d'une plainte de la part de Tapie pour diffamation, Fratani préfère en rigoler. «En ce qui concerne les menaces de dépôt de plainte évoquées par Bernard Tapie, elles ne m'impressionnent guère. Si je devais parodier Michel Audiard, il y a beaucoup de personnes à Marseille qui désirent 'lui jeter son passé à la figure'», a-t-il répondu.
Tapie agacé par le sujet...
Dans le même temps, Tapie était de son côté invité sur les ondes d'Europe 1. Dans un premier temps, l'homme de 76 ans a annoncé sa demande à la LFP de se saisir du dossier pour connaître le nom de l'arbitre prétendument acheté et a renouvelé son intention de porter plainte. Mais très agacé par cette affaire, l'homme de 76 ans a quitté les studios après les questions répétées de la journaliste sur ce sujet. «Si on passe la matinée pour parler de ce que Fratani a dit, je me lève et je vous laisse toute seule. Je suis venu parler de mon procès et de ce qui se passe dans le pays. S'il n'y a que ça qui vous intéresse, moi ça ne m'intéresse pas. Je ne vous répondrai pas. Et vous ne serez pas la première», a-t-il lancé avant de partir.
Quelles suites désormais pour cette histoire ? Prêt à apporter des éléments tangibles pour prouver ses accusations, Fratani a-t-il l'objectif de déballer cette affaire devant la justice ? Pas vraiment selon son interview accordée au Point. «Les faits sont prescrits et sa maladie ne permettra plus à la justice de le priver de sa liberté», a-t-il reconnu. Mais pourquoi tout raconter alors ? «Pour le défendre, j'ai manipulé, j'ai souvent menti. Je ne cherche pas le pardon et je ne regrette rien. J'ai une seule volonté, lui rappeler tout ce qui a été réalisé pour son seul intérêt», a justifié l'ex-conseiller parlementaire. Ce règlement de compte entre les deux hommes pourrait donc avoir une seule conséquence : tenir l'image de Tapie, mais aussi de l'OM. Mais des preuves seront bien évidemment attendues avant de tirer le moindre enseignement. En attendant, ça risque de faire beaucoup parler...
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