Incroyable mais vrai, le Paris Saint-Germain a réussi à faire pire que la remontada subie deux ans auparavant à Barcelone (6-1). Dans un Camp Nou hostile, face à Lionel Messi, Neymar et surtout en raison d'un arbitrage plus que douteux, le club de la capitale pouvait, à l'époque, trouver des excuses pour expliquer sa déroute.
Mais contre Manchester United (1-3), sur sa pelouse, avec une avance de deux buts après un match aller totalement maîtrisé, contre une équipe décimée (10 absences, dont celles de Pogba, Matic, Herrera, Mata, Martial et Sanchez), les Franciliens ne peuvent plus se cacher. Non, ils doivent se rendre à l'évidence : ils ne sont pas près de rêver plus grand.
La peur au ventre
Individuellement, les Parisiens ont failli. Thilo Kehrer, en premier lieu, a livré une prestation proche du ridicule, offrant d'abord le premier but à Romelu Lukaku, dès la 2e minute, et en se faisant systématiquement déborder sur les timides percées mancuniennes. Gianluigi Buffon, recruté pour faire franchir ce fameux cap au PSG, a lui aussi totalement failli. Le gardien italien, peu serein, s'est complètement troué sur la frappe de Marcus Rashford, avant la pause, amenant le second but du Belge. Une bévue terrible pour un joueur aussi expérimenté.
Collectivement, cela n'était guère mieux. Comment expliquer le contraste entre les deux mi-temps ? Incisifs durant les 45 premières minutes, les hommes de Thomas Tuchel ont cessé de presser haut au retour des vestiaires. Pire encore, ils ont reculé au fur et à mesure que le temps passait, la peur au ventre. Comme s'ils avaient inconsciemment peur que le ciel leur tombe sur la tête au plus mauvais moment. Un manque de courage qu'ils ont fini par payer en concédant un penalty qu'ils auraient largement pu éviter s'ils n'avaient pas terminé le match à jouer les contres.
Les Mancuniens ont tiré de loin, pas les Parisiens
Au déficit de courage, il faut y ajouter le manque d'audace. Face à une formation mancunienne inoffensive, qui a passé son temps à défendre et qui a terminé la rencontre sur les rotules, à force de courir derrière le ballon durant une heure, le PSG n'a, à aucun moment, cherché à forcer son destin. Des raids solistes d'Angel Di Maria aux centres mal ajustés de Julian Draxler en passant par les rushs peu maîtrisés de Kylian Mbappé, qui a donné l'impression de jouer avec des sabots, les joueurs offensifs ont failli dans le dernier quart du terrain.
Paris paie également son incapacité à frapper de loin. Il a fallu deux tirs désespérés de Rashford et Diogo Dalot pour pousser les Parisiens à la faute. Face à une défense regroupée, sur une pelouse fusante, les champions de France n'auraient-ils pas dû aussi mettre en difficulté les Red Devils sur ces phases plutôt que de faire la passe à dix aux abords de la surface ? Après coup, cela semble une évidence. Plutôt que de parler de malédiction, les Parisiens auraient tout intérêt à se poser les bonnes questions pour espérer rêver plus grand à l'avenir…
Comment expliquer ce nouvel échec du PSG ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...