le 20/03/2007 à 18h25

On n'arrête plus Nasri

Le jeune meneur de jeu marseillais a le vent en poupe, entre des prestations plus que convaincantes en championnat et une première convocation chez les Bleus, les vrais. Une juste récompense pour celui qui s'affirme cette saison à la fois comme un brillant chef d'orchestre et comme un soliste hors pair.

Au mois de janvier, c'est une presse sportive avec la bave aux lèvres qui prévoyait un OM flamboyant pour la seconde partie de saison. Une seule raison à cela, l'association Cissé-Ribéry, si prometteuse, si séduisante sur le papier. Mais tout le monde a vite déchanté. Après de bons débuts, la paire s'est vite essoufflée, à l'image de l'équipe phocéenne. L'ancien Auxerrois traîne son malaise depuis plusieurs rencontres sur les terrains de Ligue 1. Quant à Ribéry, il vit une saison difficile, pourrie par les blessures et par une certaine impuissance dans le jeu. Qu'importe, les supporters du Stade Vélodrome ont trouvé un nouveau chouchou. Le minot de l'équipe, Samir Nasri, 19 ans. Un jeune du cru, formé au club, qui laisse éclater au grand jour son immense talent depuis la reprise.

Aujourd'hui, le dépositaire du jeu phocéen, c'est lui. Albert Emon a eu le nez creux en le repositionnant dans l'axe, en électron libre, en véritable meneur de jeu. Organisateur, distributeur, accélérateur, Nasri touche un maximum de ballons, avec un minimum de déchet. Capable d'éliminer plusieurs adversaires dans un mouchoir de poche, il s'est très vite rendu incontournable au sein du dispositif marseillais. Son entraîneur, Albert Emon, en est presque admiratif. «Ses qualités lui ont permis d'être là où il est. Il est pro à 100% et il a acquis un gros volume de jeu depuis 2-3 mois» . Friands de comparaison, les journalistes voient en lui le nouveau Zizou. Ce qui a le don de le mettre en rogne. «Zidane, c'est Zidane, il n'y en aura pas d'autres, râle-t-il sur le site de son club. Lui-même le dit, moi aussi je vous le dis. Laissez-moi travailler et me faire mon propre nom.»

Futur stagiaire chez les Bleus

Du travail, Samir Nasri devra encore beaucoup en fournir pour arriver au niveau de son illustre aîné. Car si sa technique est flamboyante, il n'affole pas les compteurs depuis ses débuts en pro, en 2004-2005. Trois buts (un par saison) et sept passes décisives en 82 rencontres de Ligue 1, c'est peu pour un milieu offensif. Mais les chiffres peuvent se révéler trompeurs. Car le jeune meneur de jeu a fait de grands progrès dans la justesse de passes, et il se crée plus d'occasions. S'il manque encore de réalisme devant le but, il a en revanche accumulé les offrandes à ses attaquants sur les derniers matches. Mais, en manque de confiance, les Cissé, Niang et autres Maoulida n'ont su en profiter, notamment contre le PSG, Nantes, ou encore Bordeaux. Samedi, face à Nice (3-0), Nasri s'est trouvé directement à l'origine d'un but phocéen en décalant Niang, auteur d'un doublé.

Une prestation qui ne peut que conforter le choix de Raymond Domenech de le convoquer chez les Bleus pour les deux prochaines rencontres de l'Equipe de France, en Lituanie puis face à l'Autriche. Le jeune Phocéen a conscience qu'il vit un conte de fées, mais refuse de verser dans l'euphorie qui l'entoure. «Ca me procure énormément de joie, je suis très heureux de ce qui m'arrive mais ce n'est pas un fin en soi et je ne vais pas me reposer sur cela. Je ne m'y attendais pas et c'est une agréable surprise» . Loin de pavaner, il joue les futurs stagiaires. Pas question de revendiquer quoi que ce soit, ni d'essayer la place du grand frère, Franck Ribéry. «Je vais simplement faire ce qu'on me demandera de faire. Je vais me faire tout petit.» Normal pour un futur grand.

Nom : Nasri
Prénom : Samir
Age : 19 ans
Taille : 1m77
Poids : 75 kg
Poste : Meneur de jeu
Club : OM
28 matches cette saison, 1 but

Par Patrick Audouard, le 20/03/2007 à 18h25
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