le 17/04/2007 à 11h30

Ben Arfa, plus qu'une parenthèse ?

Le jeune milieu offensif a livré une belle prestation dimanche contre Sedan, ponctuée par son premier but en Ligue 1. Depuis, les louanges pleuvent. Mais l'international espoir a trop galéré lors des dernières saisons pour bomber le torse prématurément.

La volte-face a de quoi surprendre. Il y a plus d'une semaine, Gérard Houllier mettait le jeune Hatem Ben Arfa à l'écart pour le déplacement de l'Olympique lyonnais à Valenciennes. Motif, manque de sérieux. «Je comptais beaucoup sur lui fin 2006, mais il s'est présenté en retard à 2 ou 3 reprises aux causeries. Moi, je travaille dans un club pro, pas dans un club amateur. J'envisage tout de même de le remettre dans l'équipe. Mais avant, je veux qu'il joue un peu en CFA.» Un coup de colère qu'a vite dû oublier l'entraîneur lyonnais pour la réception de Sedan. Baros suspendu, Fred écarté (lui aussi pour un retard, décidément), Benzema blessé, Govou en convalescence, Houllier a dû faire appel à son jeune poulain. Bien lui en a pris. Le jeune milieu offensif a inscrit le seul but de la rencontre des extrêmes dimanche dernier. Son premier de la saison, son premier en Ligue 1. Une belle reprise de volée du droit pour lui, le gaucher. «Tout un symbole» pour Jean-Michel Aulas, son président, tout heureux de voir cet espoir du club montrer enfin de quoi il est capable.

Depuis ce match, les louanges ne cessent de pleuvoir sur l'international espoir. Et Gérard Houllier, interrogé par l'Equipe, n'est pas le dernier à y aller de son compliment. «Il a changé d'attitude, il est à l'écoute, il a mûri. Désormais, il joue collectif, un peu trop même. En résumé, Hatem Ben Arfa, c'est beaucoup de talent. Il faut y ajouter discipline et rigueur sur et en dehors du terrain, plus du travail et de l'humilité. Les vertus lyonnaises quoi.» Juninho lui prédit «une belle carrière» . Le principal intéressé semble lui-même avoir pris du plomb dans la tête. «La remise en cause était nécessaire. C'est une prise de conscience pour être plus mûr, plus rigoureux. Mais en même temps, je pense que tout ce qui m'est arrivé est positif. Cela va me servir pour la suite.» Conscient qu'un seul match ne va pas changer à lui seul le cours d'une carrière. «Je n'ai marqué qu'un but, je ne dois pas m'arrêter là.»

Beaucoup de temps perdu

Car le garçon a encore tout à prouver, après avoir fait du surplace durant trois saisons. Il y a deux ans, toute la France du foot disait le plus grand bien de ce surdoué qui, c'était sûr, allait vite frapper à la porte de l'Equipe de France avec ses camarades Benzema et Nasri, avec qui il a remporté le titre européen en moins de 17 ans, en 2004. Depuis, Benzema et Nasri sont devenus internationaux et jouent régulièrement avec leur club. Ben Arfa, lui, est resté dans les starting blocs. En cause, sa sale manie à vouloir faire la différence tout seul. En 2005, il est lancé en cours de match lors de quart de finale de la Ligue des Champions contre le PSV Eindhoven. Bilan, (presque) aucune passe effectuée, et une overdose d'actions en solo à chaque fois avortées par les solides défenseurs bataves. Son étiquette de talent prometteur se décolle progressivement, pour laisser la place à celle de soliste inefficace, un peu à la manière d'un Zaïri.

Résultat, il ne participe qu'épisodiquement aux moissons de l'OL en championnat. 32 rencontres en trois saisons, c'est peu. Le jeune milieu offensif a même songé à partir lors de la dernière intersaison. Courtisé par Bordeaux et Tottenham, il a finalement prolongé jusqu'en 2010 avec l'OL. Cette saison, il s'est signalé avant la trêve par une série de bonnes performances. Avant de disparaître à nouveau des petits papiers de son coach, pour ce manque de professionnalisme qui lui colle à la peau. Lors du présent exercice, Ben Arfa n'a été titulaire qu'à 4 reprises. Suffisant, donc, pour ne pas crier trop vite à l'envol du prodige après son but de dimanche. A seulement 20 ans, il est toujours en phase d'apprentissage. «J'ai beaucoup appris ces derniers temps, et avant tout qu'il faut toujours travailler. On dit souvent que le travail paie toujours, je me suis aperçu que c'est vraiment vrai.» C'est déjà ça de

Par Patrick Audouard, le 17/04/2007 à 11h30
Ça a fait le BUZZ actuellement