le 08/07/2019 à 11h36

CAN : l'Algérie, c'est costaud !

La joie de Belaili lors de son but contre le Sénégal.
Arrivée sur la pointe des pieds en Egypte, l'Algérie fait très forte impression durant la CAN 2019. Irrésistibles lors du premier tour, avec trois victoires en autant de sorties, les Fennecs ont collé une raclée à la Guinée (3-0), dimanche, pour s'ouvrir le chemin des quarts de finale. Un parcours parfait que les hommes de Djamel Belmadi comptent bien poursuivre.

Un peu moins d'un an après son arrivée en remplacement de Rabah Madjer, Djamel Belmadi a déjà accompli un petit miracle. Lequel ? Celui d'avoir relevé l'équipe nationale d'Algérie, en perdition complète depuis le départ de Christian Gourcuff en 2015.

Après une période d'instabilité terrible qui a fait perdre énormément de temps au 8e de finale du Mondial 2014, éliminé dès le premier tour de la CAN 2017 et privé de Coupe du monde en Russie, la nation nord-africaine semble enfin avoir retrouvé son standing en réalisant pour le moment une CAN 2019 de très haute volée.

Un bilan parfait, une machine bien huilée

En effet, l'Algérie réalise jusqu'ici un véritable sans-faute. Trois victoires lors de ses trois matchs de poule, dont une contre le Sénégal (1-0), un 8e de finale parfaitement négocié contre la Guinée (3-0), dimanche, les Fennecs, qui ont abordé cette compétition avec l'étiquette d'outsider, impressionnent. Pour preuve, ils affichent jusqu'ici un bilan comptable parfait : la meilleure attaque, avec 9 buts au compteur, mais aussi la meilleure défense, avec 0 but encaissé. Du jamais vu dans son histoire après quatre rencontres.

Au-delà des chiffres, le contenu des matchs est plus qu'intéressant : pressing haut et très intense initié par Baghdad Bounedjah et Youcef Belaili, alternance entre séquences de possession et jeu direct très agressif, capacité du bloc à isoler les attaquants adverses… Les Algériens excellent des deux côtés du terrain. Impeccables défensivement, puisqu'ils n'ont pratiquement pas concédé d'occasions franches en quatre matchs, grâce notamment à un Djamel Benlamri en grande forme, ils se montrent également très efficaces dans les trente derniers mètres.

Une équipe cohérente en mission

Une réussite qui revient en grande partie à Belmadi. Fort d'une expérience de 8 ans au Qatar, le natif de Champigny-sur-Marne, intronisé en août dernier, a jusqu'ici prouvé qu'il était un fin tacticien, en plus d'un meneur d'hommes respecté par ses joueurs. Lui qui a rapidement sur mettre une barrière solide entre son groupe et la presse sportive locale, toujours très piquante quand le bateau tangue, fait l'unanimité grâce à personnalité forte et son état d'esprit rassembleur.

Pour preuve, son onze titulaire, composé de six joueurs formés en France et de cinq joueurs «locaux» , rompus aux compétitions africaines et à leurs spécificités, est un amalgame parfait pour performer dans un tel tournoi. Rigueur, discipline, sens du sacrifice, les Algériens, longtemps réputés pour être de fins techniciens en oubliant de réaliser les efforts nécessaires pour aller loin lors des dernières CAN, ont rarement affiché un tel niveau de solidarité.

Belmadi ne veut pas se cacher

Alors que le Maroc, le Cameroun et l'Egypte ont déjà pris la porte, l'Algérie affrontera le vainqueur du choc entre le Mali et la Côte d'Ivoire, prévu ce lundi, dans trois jours, en quarts de finale. Pour Belmadi, cela ne change rien : l'Algérie devra se montrer sérieuse pour aller au bout. «Il y a pas mal de temps qu'on dit qu'on est ici pour réaliser ce que personne ne croit peut-être. Nous, on y croit. C'est gratuit, ça ne coûte rien d'être ambitieux, même si les objectifs sont très élevés. Il se peut qu'on ne les atteigne pas, mais on fera le maximum pour ça» , a soutenu l'ancien joueur du PSG et de l'OM devant la presse.

Pour Belmadi, hors de question de tomber dans les pièges tendus par les uns et les autres. L'ex-milieu offensif se concentre uniquement sur sa sélection et sur le chemin qui reste à parcourir. «C'est de la littérature, d'être caché, pas caché, on dirait qu'on joue à cache-cache. Tout le monde étudie tout le monde. Favoris, pas favoris, ça ne veut rien dire. Je ne vais pas répéter d'où on vient. On sort d'une période délicate depuis 2014. On ne se cache pas» , a terminé Belmadi. 29 ans après son seul et unique sacre, l'Algérie arrivera-t-elle au bout de son rêve ? Belmadi et les siens ont leur destin entre les mains.

Jusqu'où ira l'Algérie lors de la CAN 2019 ? N'hésitez pas à réagir dans la rubrique «commentaires» ci-dessous.

Par Youcef Touaitia, le 08/07/2019 à 11h36
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