Les années passent, mais le monde du football ne parvient toujours pas à endiguer le fléau du racisme dans les stades.
Dernière preuve en date dimanche dernier pendant la rencontre Inter-Cagliari (1-2), dans le cadre de la 2e journée de Serie A. À la 72e minute, alors que Romelu Lukaku s'apprêtait à tirer le penalty de la victoire pour son équipe, l'attaquant belge a été la cible de cris de singe odieux venant du public.
Thuram, adepte de la tolérance zéro
De quoi faire bondir l'ancien défenseur de l'équipe de France, Lilian Thuram. «Il y a une hypocrisie incroyable et il manque la volonté de résoudre le problème. Ne rien faire équivaut à être d'accord avec ceux qui poussent des cris racistes. Si quelque chose vous dérange, vous faites tout pour la changer», s'est d'abord indigné l'ancien joueur de la Juventus et de Parme dans les colonnes du quotidien italien Corriere dello Sport.
«En France, on interrompt les matchs en cas de comportement contre l'homosexualité dans les tribunes : suspendre la rencontre et renvoyer les joueurs aux vestiaires, cela veut dire éduquer les gens», a ensuite prôné le champion du monde 1998, adepte de la tolérance zéro. Jusqu'ici, rien de choquant dans les propos de Thuram, jusqu'à cet atterrissage non maîtrisé sur la piste de la lutte anti-raciste…
L. Thuram - «les noirs ne traiteront jamais les blancs comme ça»
«Il faut prendre conscience que le monde du foot n'est pas raciste mais qu'il y a du racisme dans la culture italienne, française, européenne et plus généralement dans la culture blanche. Il est nécessaire d'avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu'ils croient l'être. De toutes les manières, ce sont eux qui doivent trouver une solution à leur problème. Les noirs ne traiteront jamais les blancs de cette façon. L'histoire le dit», a déclaré Thuram. Une erreur.
Très rapidement, plusieurs associations anti-racistes, la LICRA en tête, ont dénoncé les propos du retraité. Et face à la polémique qui commençait alors à enfler, l'ancien roc des Bleus a bien été obligé d'effectuer un rétropédalage dans les règles de l'art. «La phrase a été sortie de son contexte. Le journaliste italien a fait un amalgame de mes réponses, sans mettre les questions», s'est-il d'abord justifié sur les ondes de RTL.
«Cette polémique me touche bien évidemment, je pense que ça ferait plaisir à beaucoup de personnes de me mettre dans la catégorie des racistes. Mais ce que je voulais pointer du doigt, c'est le complexe de supériorité sur les noirs de la part des supporters imitant des cris de singe dans les stades», a finalement conclu Thuram. À ce sujet, tout le monde semble d'accord : ces actes odieux n'ont pas leur place dans une enceinte sportive.
Pensez-vous que Thuram a bien fait de revenir sur ses propos ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire»…