le 14/08/2007 à 21h34

De Melo, un retour d’enfer

Certains commençaient à se demander s'il n'était pas reparti chez lui au Brésil. Depuis février 2006, la carrière de Tulio De Melo ressemblait en effet plus à un long tunnel parsemé d'embûches qu'à ses premiers éclats lors de son arrivée dans la Sarthe au cours de l'été 2005. Aujourd'hui, le Brésilien vient de rappeler à la «France du football» qu'il est bien de retour sur les terrains et qu'il n'a rien perdu des qualités qu'il nous avait laissé trop brièvement entrevoir.

Dans son pays natal, il est un parfait inconnu et peu nombreux sont ceux qui auraient parié sur sa réussite en Europe. Alors qu'il s'apprêtait à fêter ses 19 printemps, son club formateur de l'Atlético Mineiro lui fait comprendre qu'il a au mieux un avenir en deuxième ou troisième division brésilienne. Tulio, qui ne se laisse pas envahir par le doute, quitte une grande partie de sa famille et ses amis pour rallier la Scandinavie où le AaB Aalborg (Danemark) lui offre l'opportunité de démontrer l'étendue de son potentiel. Le natif de Montes Claros découvre alors un climat rude, un championnat où les duels d'homme à homme priment sur le jeu et enfin une langue qu'il a bien du mal à maîtriser. Peu importe, cette chance qu'on lui donne vaut bien tous les sacrifices. Son travail et ses qualités lui permettront d'inscrire 6 buts en 19 matches disputés. Mais c'est la rencontre avec l'ancien joueur lillois, Mikkel Beck, qui va lui mettre le pied à l'étrier en Ligue 1…

A l'époque l'entraîneur du Mans, Frédéric Hantz, recherche en effet un joueur capable d'être une sorte de «tour de contrôle» capable de peser sur les défenses adverses. Il souhaite également que ce dernier soit très bon dans le domaine aérien et assez rapide dans son jeu. On accorde, après avoir visionné une vidéo de ses meilleures actions et réalisations, un essai de 10 jours à ce Brésilien sorti de nulle part et le longiligne avant-centre convainc après… seulement 48 heures le staff manceau de le faire signer. Tulio trouve ses marques plus vite que prévu et il fait parler la poudre à quatre reprises lors des cinq rencontres amicales destinées à préparer au mieux la saison 2005-2006 qui se profile. En outre, il s'impose dans le vestiaire auprès de ses nouveaux coéquipiers et s'emploie même à les faire rire aux éclats alors qu'il ne maîtrise évidemment pas le français ! Mais seule la compétition et le championnat de France seront un révélateur sur son niveau de jeu.

Un jour dans l'ombre, un autre dans la lumière…

Ses débuts officiels auront lieu contre l'Olympique Lyonnais et il trouve le moyen de tromper Grégory Coupet pour son premier match. S'ensuit un doublé contre Rennes lors de la troisième journée avant qu'il ne réalise un retourné acrobatique majestueux contre Sochaux au cours du mois de septembre. Ce début de saison prometteur laisse malheureusement place à une fin d'année bien plus laborieuse pour Tulio. Et surtout, une terrible blessure survient au cours du mois de février. Un duel dans les airs, une réception mal assurée et voilà ce solide gaillard (1m91 pour 83kg) sur le flanc pour pratiquement… un an au final. En effet avant son retour sur les terrains de première division, il apprend lors d'un contrôle médical qu'il souffre d'une pubalgie qui va le mettre hors-jeu pour encore de longues semaines. Ces ennuis physiques stoppent sa progression personnelle et il ne refait parler de lui qu'en janvier 2007 lorsqu'il permet au MUC d'égaliser en toute fin de match contre l'équipe de Valenciennes. Aujourd'hui, sept mois plus tard donc, celui qui a appris à jouer au football avec des fruits vient de se rappeler au bon souvenir de ceux qui l'avaient un peu trop vite enterré.

Redevenu logiquement remplaçant avec l'arrivée du nouvel entraîneur manceau, Rudy Garcia, il attend la deuxième journée de cette saison 2007-2008 et exactement dix-sept minutes pour démontrer que son talent est resté intact. La sortie prématurée de Grafite, blessé à un oeil, lui permet de faire son apparition sur la pelouse du stade Bonal de Sochaux. A la demi-heure de jeu, il a déjà inscrit un penalty suite à une faute concédée sur Mathieu Coutadeur. Un contre-pied parfait pour tromper le portier du Doubs, Teddy Richert, et la «machine» De Melo se remet définitivement en route. En seconde mi-temps, il permet aux siens de s'imposer (1-3) avec deux buts inscrits du pied droit (52e et 61e minute) tel un renard des surfaces que son ancien mentor, Frédéric Hantz, aujourd'hui entraîneur de… Sochaux souhaitait qu'il devienne à terme. «Tulio est un vrai chasseur de buts et quand il est bien physiquement, c'est un joueur qui pèse beaucoup. Ce qui est particulier, c'est qu'il marque son premier triplé. Il n'avait jamais marqué l'an dernier, excepté à Valenciennes et il l'a fait contre nous…» . Paradoxal, voilà sans doute le terme qui conviendrait le mieux à ce diable de Tulio Vinicius Froes De Melo. Sa jeune carrière qui ressemble à s'y méprendre à une éclipse le conduira, on l'espère, à devenir pour de bon une de ces étoiles qui scintillent dans le ciel de notre Ligue 1.


Nom : Tulio Vinicius Froes de Melo
Age : 22 ans
Taille : 1m91
Poids : 83kg
Poste : Attaquant
Club : Le Mans
43 matches de Ligue 1, 12 buts

Par Vincent Bogard, le 14/08/2007 à 21h34
Ça a fait le BUZZ actuellement