La Juventus Turin se déplace à Lyon mercredi (21h) dans le cadre des huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. L'Olympique Lyonnais s'apprête à défier l'une des meilleures équipes d'Europe, où l'exigence est l'une des clés de la réussite. Dans les colonnes de L'Equipe, le défenseur central Leonardo Bonucci (32 ans) donne un aperçu de cette exigence à l'italienne cultivée au sein du club turinois.
Un club parfaitement organisé
«Quand tu arrives dans ce monde Juventus, tu te rends compte de ce qui fait la différence... Tout le monde, dans tous les clubs, s'entraîne, fait de la muscu, travaille tactiquement. Mais la différence, c'est le soin dans les détails, c'est la préparation, c'est ce que te transmet chaque personne qui travaille dans ce club» , explique le Bianconero. Médecin, intendant ou encore cuisinier, tout le monde se plie en quatre pour rendre la vie meilleure aux joueurs.
«N'importe quelle chose dont tu as besoin pour être au top, tu l'as. (...) Tout le monde fait son travail non pas comme un travail, mais comme une passion et avec énormément de sérieux et d'implication. Et donc, pour toi, joueur, tout devient plus facile, en un sens» , raconte l'Italien, avant d'ajouter : «Tous, du président à l'intendant, pensent à la même chose : 'Comment donner le meilleur de moi pour ce maillot ?'»
Des joueurs à 100% et l'exemple Ronaldo
Une atmosphère qui pousse chaque joueur à donner le meilleur de lui-même. «Et puis, tu es obligé d'être exigeant avec toi-même. (...) Tu sais que le gars derrière toi est prêt à te doubler. Il y a une concurrence saine entre 20, 25 joueurs qui sont à peu près du même niveau. A une ou deux exceptions près : il y en a un qui est d'une autre planète» , glisse Bonucci, avec le sourire, en évoquant bien évidemment Cristiano Ronaldo.
Bourreau de travail, le Portugais est parfaitement adapté à ce mode de fonctionnement. «Il ne laisse jamais le plus infime détail aller contre lui, indique son coéquipier. (...) C'est une machine de guerre. Et tu ne peux qu'admirer et essayer de cueillir deux ou trois choses chez lui qui peuvent te rendre meilleur. Depuis deux ans qu'il est là, je pense que chacun d'entre nous lui a volé quelque chose, en l'observant, et a progressé grâce à lui.»
Buffon a vu la différence en France
Néanmoins, Bonucci reconnaît que le football italien est parfois un peu trop exigeant pour les joueurs. Son coéquipier Gianluigi Buffon (42 ans) l'a constaté lors de son passage au Paris Saint-Germain (2018-2019). Le gardien italien a notamment découvert une approche des matchs plus détendue en France. «Il m'a dit qu'il avait eu besoin d'un mois pour s'adapter et ensuite, il a peut-être compris que nous, Italiens, exagérons un peu» , raconte l'ancien Milanais.
«Parce que nous, c'est toujours les horaires, les règles, tu ne peux jamais sortir. Alors qu'au PSG, tu vis à Paris, tu te retrouves au stade à 19 heures pour jouer à 21 heures, tu comprends que le foot n'est pas seulement le nôtre, avec les mises au vert tout le temps, les réunions. Il est content de l'avoir fait, cela lui a servi pour envisager le métier différemment.» Malgré les bons souvenirs de Buffon, la Juve ne changera pas de sitôt sa méthode.
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