Fidèle supporter de l'ASM, le prince Albert II de Monaco continue de suivre l'actualité du club du Rocher avec attention. Et forcément, le souverain ne se montre pas emballé par la saison de son équipe de coeur, 9e de Ligue 1 avant la suspension du championnat.
Le chef d'Etat ne s'est rendu que cinq fois au Stade Louis-II cette saison et, malgré le potentiel offensif très intéressant de l'ASM, il a été loin de vibrer, comme il l'a confié ce samedi dans une interview accordée à L'Equipe.
Le prince Albert s'ennuie...
«Combien de fois j'ai vibré pour l'ASM cette saison ? (Il réfléchit.) Joker ! Il y a eu quelques belles phases de jeu, quelques matchs intéressants, mais dans l'ensemble… Il commençait à y avoir un semblant de renouveau et de continuité dans les résultats (avant l'interruption de la L1, ndlr), mais je ne peux pas dire que c'était une saison satisfaisante, non» , a d'abord déploré le chef d'Etat qui reconnaît tout de même une légère amélioration depuis la nomination de l'entraîneur Robert Moreno fin décembre. «C'est un jeune entraîneur qui a de bonnes idées, du charisme et une bonne énergie. Il avait commencé à amener quelque chose de plus positif et un jeu beaucoup plus séduisant que pendant la première partie de saison. Il faut lui laisser le temps de mettre les choses en place.»
En revanche, le prince Albert se montre beaucoup moins élogieux au moment d'évoquer le propriétaire de l'ASM, Dimitri Rybolovlev, avec qui il est en froid depuis de longs mois. «Je suis persuadé qu'il fallait remettre un peu d'ordre après la saison dernière, mais il fallait aussi faire en sorte que tout cela fonctionne bien, et le président n'est pas toujours présent», a regretté le dirigeant, pas fan de la nomination d'Oleg Petrov au poste de vice-président. «Même si Monsieur Petrov fait un très bon travail administratif, il avait une connaissance imparfaite du football. Il faut s'appuyer sur des gens qui connaissent bien le football et peuvent aider à prendre certaines décisions.»
Le souverain pointe des «recrutements peu judicieux»
Au-delà du choix des hommes, le chef d'Etat ne cache pas ses doutes vis-à-vis de la stratégie du club, basée sur l'achat et la revente de jeunes à fort potentiel : «Comment vous dire cela en peu de mots… (Il sourit.) Il y a sans doute eu des recrutements peu judicieux. Quand vous n'arrivez pas à créer une dynamique au sein d'une équipe, que votre stratégie n'est pas de fidéliser certains joueurs pour qu'ils restent plus d'une, deux ou trois saisons, c'est difficile de créer un bel esprit de groupe.»
Avec la crise du coronavirus et le marché des transferts atone qui devrait suivre, les finances de l'ASM risquent en plus d'en prendre un coup cet été, mais l'homme de 62 ans n'a pas l'intention de laisser tomber son club de coeur. «Nous avons eu deux conférences téléphoniques (avec Rybolovlev, ndlr) sur l'aspect financier pour pouvoir se projeter et savoir financièrement comment on allait pouvoir aider le club à continuer de fonctionner malgré la crise. Comme c'est le cas pour les clubs en France, il y aura une garantie de l'État (monégasque) qui a été proposée pour aider l'AS Monaco», a fait savoir le prince Albert qui espère certainement revivre de plus belles heures au Stade Louis-II à l'avenir…
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