Ce mercredi, la chancelière allemande Angela Merkel a donné son feu vert pour la reprise de la Bundesliga, premier championnat européen majeur à reprendre, à huis clos et à partir du 15 mai.
Cette décision n'est évidemment pas passée inaperçue dans le Rhône où le président de l'Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas, n'en démord pas et espère toujours voir la LFP opter pour une décision similaire, quand bien même l'instance a acté l'interruption définitive de la saison de Ligue 1 jeudi dernier…
J.- M. Aulas – «ce n'est peut-être pas trop tard»
«Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Pour tous les gens qui sont raisonnables et qui avaient pour principal argument, pour nous dire d'arrêter, que tous les autres championnats allaient s'arrêter, une étape très importante a été franchie aujourd'hui» , a assuré le boss de l'OL pour L'Equipe en exhortant la France à prendre le train en marche.
«Les choses se précisent. J'ai noté près de dix pays européens (dont l'Allemagne, donc, l'Italie, la Turquie...) où on a recommencé l'entraînement. Donc, on peut vraiment s'interroger. En adaptant nos méthodes, on aurait probablement pu finir le championnat», a estimé le dirigeant. «On est dans un mauvais chemin, ce n'est peut-être pas trop tard pour essayer d'imaginer, au regard de ce qui se passe partout en Europe, quelque chose qui soit cohérent sur le plan politique : on avait jusqu'à fin août et peut-être même début septembre pour terminer.»
Aulas évoque 700 M€ de pertes
Au passage, «JMA» se garde bien de rappeler que la gravité de la pandémie n'est pas du tout la même en France qu'en Allemagne où «seulement» 7 190 personnes ont trouvé la mort, contre 25 809 victimes dans l'Hexagone. D'ailleurs, l'Angleterre et l'Espagne n'ont toujours pas officiellement acté de date pour la reprise, même si l'envie est là, tandis que l'Italie, très fortement touchée par le Covid-19, se pose beaucoup de questions. De son côté, Aulas insiste surtout sur les dangers qui guettent les clubs français, qui risquent de se retrouver encore plus isolés s'ils venaient à être les seuls parmi les 5 grands championnats à ne pas reprendre.
«J'ai fait un petit calcul cet après-midi : les pertes, pour le foot français, friseraient les 700 millions d'euros du fait de cette décision», a assuré le Lyonnais en faisant référence aux pertes en droits TV, recettes sponsoring et recettes billetterie. «Aujourd'hui l'UEFA maintient ses finales de Ligue des Champions en août. Si tous les pays se préparent en juin et juillet et pas nous, ça reviendrait à couper les pattes du PSG et de l'OL !» , a mis en garde Aulas, avant de conclure sur un ton grave : «les décisions qui ont été prises peuvent pousser le foot français dans une situation catastrophique. C'est un cri d'alarme.» Pas sûr toutefois que celui-ci soit entendu par ses homologues, qui ont pour la plupart appelé à faire preuve d'unité en se rangeant derrière la décision de la LFP.
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