On ne peut plus discret depuis l'obtention des droits du football français pour la période 2020-2024, glanés fin 2018, Mediapro a fait une annonce importante, mardi.
Sa nouvelle chaîne s'appellera Téléfoot, en partenariat avec TF1, les sommes dues à la LFP et aux clubs seront payées dans les temps, et l'excellent commentateur Grégoire Margotton fera à nouveau entendre sa voix lors des grandes affiches : le groupe audiovisuel espagnol a donc «rempli» sa part du marché, mais attend des contre-parties.
Roures ne pense qu'au spectacle sur le terrain
«Commencer la saison prochaine fin août ou début septembre, cela ne change rien. Je suis davantage préoccupé par la qualité du championnat et les transferts de joueurs», a immédiatement averti Jaumes Roures, patron de Mediapro, dans les colonnes de L'Equipe ce mercredi. Le dirigeant espagnol sait où il met les pieds : chaque été, si l'on occulte le Paris Saint-Germain, la Ligue 1 a pris l'habitude de vendre ses meilleurs joueurs…
L'arrêt définitif de la saison 2019-2020 en Ligue 1, avec un manque à gagner de 280 M€ pour les clubs français vis-à-vis des droits TV relatifs aux 10 dernières journées non jouées, ne va évidemment rien arranger. «C'est un sujet d'inquiétude pour Mediapro, mais aussi pour les clubs. (…) Cela peut toucher leurs finances pour les quatre saisons à venir. Je crains les transferts de joueurs importants… Cela aura un effet sur notre business, mais aussi sur les fans de foot français», a regretté Roures.
J. Roures - «le problème, ce n'est pas la domination du PSG»
Ce serait un euphémisme de dire que le dirigeant espagnol, qui versera environ 800 M€ par an au football français, prend ce sujet à coeur. Pour lui, la date de reprise importe donc peu, à condition que celle-ci soit modifiée pour des raisons valables, et un éventuel huis clos prolongé ne l'effraie pas non plus. Et même lorsqu'on lui parle de l'hégémonie du PSG, laquelle influe sur le suspense et donc l'intérêt de la L1, le patron de Mediapro en revient au mercato.
«Le problème de la France, ce n'est pas la domination du PSG, mais les transferts. Les clubs vendent leurs joueurs à l'étranger, ce qui est nécessaire pour leur économie, mais ils s'affaiblissent. J'espère que les transferts ne se feront pas, que les clubs et la Ligue seront conscients de la nécessité de maintenir la valeur du championnat, que notre argent serve à ça», a conclu Roures. Avant la crise du coronavirus, cet argent était effectivement destiné «à ça». Mais après ?
D'après vous, Roures a-t-il raison de mettre la pression sur les clubs français ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire»…