Nul n'est prophète en son pays et ça Karim Benzema (32 ans) est bien placé pour le savoir. Très régulièrement encensé en Espagne, où son président au Real Madrid, Florentino Perez, va jusqu'à demander qu'on lui attribue le Ballon d'Or, l'attaquant fait l'objet de beaucoup plus de réserves en France.
En cause : non pas les qualités sportives évidentes de l'ancien Lyonnais, acteur majeur du titre de champion d'Espagne des Merengue cette saison, mais son comportement en tant qu'homme. On citera son caractère bien trempé et surtout son implication dans un certain nombre de polémiques en raison d'un entourage parfois douteux.
Govou évoque un «délit de faciès»
L'image qui colle à KB9 en France est-elle justifiée ? Pour Sidney Govou, son ancien coéquipier à ses débuts à Lyon, la réponse est clairement non. Le consultant de Canal+ estime que le buteur est avant tout victime de sa réputation. «Il fait partie de la mauvaise génération, lui, Nasri.... On leur a collé une étiquette. S'il avait été champion du monde, on aurait dit qu'il faisait partie des meilleurs joueurs français» , a estimé l'ancien Tricolore ce mardi dans les colonnes de L'Equipe. «Ce qui me dérange le plus, c'est cette forme de délit de faciès de la part de certains spectateurs ou journalistes. Car si on le jugeait sur la valeur du footballeur, c'était le meilleur attaquant. Et pas seulement cette année.»
Il est vrai que la régularité dont fait preuve Benzema, installé depuis une dizaine d'années dans l'un des tout meilleurs clubs du monde et qui a renvoyé des concurrents comme Gonzalo Higuain, Emmanuel Adebayor, Chicharito, et Alvaro Morata à leurs études, est tout simplement exceptionnelle. Depuis l'été 2018 et le départ de Cristiano Ronaldo, dont il a longtemps été dans l'ombre, le natif de Lyon porte même le compartiment offensif de la Casa Blanca à bout de bras.
La trace indélébile de l'affaire de la sextape
Sur ses performances en club, Benzema tient clairement la comparaison avec n'importe quel grand attaquant français de l'histoire et Govou le juge même «plus complet» qu'une référence comme Thierry Henry. Là où le bât blesse en revanche, c'est lorsqu'on évoque l'équipe de France, où le buteur est désespérément absent depuis octobre 2015 et l'affaire du chantage à la sextape de Mathieu Valbuena qui devrait d'ailleurs lui valoir un procès au cours des prochains mois.
Ecarté par Didier Deschamps dans une logique de groupe, le Merengue aura manqué les plus belles pages récentes de l'histoire des Bleus. Et son image auprès du grand public, qui ne suit pas forcément ses performances en club chaque semaine, en aura forcément pris un coup, l'aspect sportif passant au second plan. De quoi expliquer aussi ce possible manque de considération dont souffre Benzema dans l'Hexagone…
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