«Si j'ai décidé de me retirer de la liste des suppléants, c'est que je considère que le choix du sélectionneur à mon égard ne répond à aucune logique sportive car depuis toutes ces années le message était clair.»
25 mai 2018, à quelques jours du coup d'envoi d'une Coupe du monde qui deviendra historique pour les Bleus, Adrien Rabiot (25 ans) lâche une bombe en publiant une lettre dans laquelle il justifie son refus de jouer les réservistes et critique frontalement les choix de Didier Deschamps.
Deschamps pas fan des «positions radicales»
Pour beaucoup, ce geste scellait la fin de l'aventure en Bleu du milieu de terrain, entretemps passé du Paris Saint-Germain à la Juventus Turin, à moins d'imaginer des excuses de sa part ou un changement de sélectionneur. Et pourtant, ce jeudi, coup de théâtre puisque le «Duc» figure dans la liste dévoilée par DD pour affronter la Suède (5 septembre) et la Croatie (8 septembre) dans le cadre de la Ligue des Nations (voir la liste ici) ! Présent en conférence de presse, le technicien tricolore a justifié le grand retour du Bianconero.
«C'est très simple. On continuait de le suivre. Il a retrouvé un très très bon niveau avec son club, la Juventus Turin. Il s'est passé ce qu'il s'est passé. On ne va pas revenir dessus, ni nous ni lui. Je ne suis pas quelqu'un qui aime prendre des positions radicales. Il restait sélectionnable et j'ai pris la décision de le faire revenir sur ce rassemblement», a expliqué l'ancien coach de l'OM.
Sportivement, cette décision a du sens puisque Rabiot, après des premiers mois difficiles en Italie, a effectivement signé des prestations intéressantes avec la Juve depuis la reprise, poussant Blaise Matuidi sur le banc. Avec les absences de Paul Pogba et de Tanguy Ndombélé, testés positifs au Covid-19, ainsi que de Matuidi, en instance de départ pour l'Inter Miami, ce retour paraît tout à fait cohérent sportivement. En revanche, la logique de groupe chère à DD en prend un coup. En effet, le technicien a révélé qu'il n'a toujours pas reçu d'excuses de la part de Rabiot...
Le cas Benzema relancé…
«Une discussion ? Non, je n'ai pas eu une discussion avec lui, ce n'est pas mon habitude d'aviser un joueur d'une convocation. J'ose penser qu'il sera là lundi bien évidemment. Et vous vous doutez bien que j'aurais l'occasion de discuter avec lui», a tempéré le double champion du monde. «Des propos durs de sa part ? Je ne vois pas, je ne l'ai pas entendu parler. Il a pris une décision, je considère que c'était une erreur de sa part, je pense que lui aussi. Mais il n'y a pas eu de propos durs ou d'agressivité.»
Logiquement, ce retour de Rabiot ouvrait la porte à une question sur un éventuel autre retour, celui de Karim Benzema, absent de la sélection depuis l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena en octobre 2015 et qui marche sur l'eau avec le Real Madrid. Un sujet éludé en un claquement de doigts par DD : «Je l'attendais ! La question a été bien amenée, magnifique». Si cette pirouette a beaucoup amusé l'audience, Benzema, lui, doit rire jaune, même si Deschamps attend encore Rabiot au tournant : «Ne vous inquiétez pas, si vous avez la moindre petite inquiétude sur mon autorité, je peux vous l'enlever dans la seconde. On va avoir l'occasion de discuter...»
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