le 11/09/2020 à 13h08

LFP : Denisot plombé par les "gros", Labrune avançait masqué... Les coulisses de l'élection

Douche froide pour Michel Denisot...
Alors que tout le monde s'attendait à assister au triomphe de Michel Denisot, Vincent Labrune a été élu président de la LFP jeudi. Outre sa stratégie bien huilée, l'ancien président de l'Olympique de Marseille a surtout pu compter sur une forme de défiance des votants envers son rival.

Quatre ans après Nathalie Boy de la Tour, la Ligue de football professionnel (LFP) a réservé une nouvelle surprise avec l'élection jeudi de Vincent Labrune au poste de président.

Quelques heures avant le scrutin, l'ancien boss de l'Olympique de Marseille n'était pourtant pas officiellement candidat et tout le monde voyait Michel Denisot en grand favori.

Les soutiens encombrants de Denisot

Il faut dire que l'ex-patron du Paris Saint-Germain et de Châteauroux avait plusieurs «gros» rangés derrière lui. Paradoxalement, c'est justement ce point qui a plombé sa candidature, expliquent L'Equipe et Le Parisien en faisant l'autopsie de son échec. En effet, certains votants, et en particulier le collège des «familles» (joueurs, entraîneurs, arbitres...) qui pèse 7 voix sur 25 au conseil d'administration, ne voulaient pas d'un candidat suspecté d'être à la solde de Nasser Al Khelaïfi (PSG) et Jean-Michel Aulas (Lyon), favorables à la transformation de la LFP en société commerciale. Sa proximité avec le président de la FFF, Noël Le Graët, n'a pas non plus joué en sa faveur, certains redoutant une mainmise accrue de la Fédération sur l'instance.

La stratégie payante de Labrune

Dans le contexte actuel avec Mediapro comme nouveau diffuseur principal de la Ligue 1, Denisot a aussi pu pâtir de l'étiquette Canal+ qui lui collait à a peau. Son âge (75 ans) enfin a également pu le desservir, là où Labrune (49 ans) a été perçu comme plus à même d'incarner le renouveau. De son côté, l'ancien patron de l'OM a eu le mérite de parvenir à avancer masqué jusqu'au bout. Certains se doutaient de ses ambitions, mais le natif d'Orléans est parvenu à brouiller les pistes. «Si ton nom sort, c'est que c'est déjà fini», confiait-il durant l'été à ses proches, rapporte L'Equipe.

Alors que les derniers mois ont été le théâtre de profondes divisions au sein du football français, le plus dur commence désormais pour le dirigeant, plébiscité par le conseil d'administration (15 voix contre 10 pour Denisot) mais élu ensuite sans obtenir la majorité à l'assemblée générale (47% de oui, 53% de non). «Vincent devra faire ses preuves, c'est vrai que ce ne sera pas facile pour lui, en étant élu avec 45% des voix. Il a beaucoup de compétences, il devra les mettre en valeur. (...) C'est un résultat qui demande beaucoup d'humilité et de capacité à renverser les indécis et ceux qui n'étaient pas forcément dans ce sens-là», a résumé un Aulas avec qui il a des antécédents et qui ne lui fera pas de cadeau…

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Par Romain Lantheaume, le 11/09/2020 à 13h08
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