Le récent rassemblement de l'équipe de France féminine aurait pu permettre d'apaiser les tensions. Mais après cette réunion, force est de constater que les deux camps sont toujours aussi éloignés.
Il faut dire que Corinne Diacre, testée positive au Covid-19 et absente pour le premier match contre la Macédoine du Nord (11-0) en qualifications pour l'Euro en 2022, a laissé les cadres Wendie Renard et Amel Majri sur le banc.
Diacre ne se laisse pas faire
Après la non-convocation de la capitaine Amandine Henry, ménagée malgré trois rencontres disputées après son retour de blessure, la sélectionneuse a encore évoqué un choix sportif. Mais ses décisions ressemblent plutôt à des sanctions. Et pour cause, les deux premières joueuses citées font partie des Lyonnaises qui l'ont publiquement critiquée ces dernières semaines. Et qui partagent probablement l'avis de leur coéquipière en club Sarah Bouhaddi. Cette semaine, la gardienne de l'OL, qui refuse de revenir en sélection tant que Diacre sera aux commandes, n'a donné aucune chance aux Bleues avant la prochaine grande compétition.
«Gagner un titre avec cette sélectionneuse me paraît impossible, a-t-elle lâché sur OLTV. Ce sont des mots forts, mais on vit dans un climat très négatif. Beaucoup de joueuses le pensent aussi mais ne le disent pas. Je pourrais mettre mes deux mains à couper que l'équipe de France ne gagnera pas l'Euro si Corinne Diacre reste en poste.» Difficile d'enterrer la hache de guerre après un tel assaut. Cette déclaration a même obligé Noël Le Graët à intervenir de nouveau, mais cette fois avec plus d'autorité histoire de recadrer tout le monde.
«Le moment pour moi d'intervenir ? J'ai déjà lancé cet appel au calme, a rappelé le président de la Fédération Française de Football, interrogé par Le Parisien. Oui, je vais appeler Corinne, les joueuses et les présidents concernés. Je connais bien Corinne. Dire que les Lyonnaises ne sont pas les meilleures serait une erreur. Or, elle n'a jamais dit ça. Il y a eu certes des réactions de mauvaise humeur mais tout ça n'est pas dramatique. J'entends que le climat est pesant mais c'est parce qu'on veut qu'il le soit… On discutera de tout ça tranquillement.»
Le Graët recadre les deux parties
En attendant ces entretiens, Le Graët a quand même envoyé des messages. «Que les compositions de Corinne plaisent ou ne plaisent pas, l'équipe de France est première de son groupe et n'a pas perdu un match depuis la Coupe du monde, a-t-il souligné, avant de mettre la pression sur sa sélectionneuse. Si on ne se qualifie pas pour l'Euro, les choses seraient bien sûr différentes.» Du coup, le président conseille (ou ordonne) à Diacre de revenir à des compositions de départ plus classiques… avec les Fenottes.
«Maintenant lors des deux prochains matchs de qualification, dont celui décisif de l'Autriche, il faudra avoir la meilleure équipe possible. Les essais, c'est fini, a prévenu le Breton. On aura tout le temps d'en faire après car l'Euro c'est en 2022. Il y aura le Tournoi de France et on aura besoin de gros matchs amicaux et d'adversité, car je ne suis pas toujours impressionné quand je les vois gagner 7 ou 8-0…» Le Graët le sait, il est impossible de se priver des multiples championnes d'Europe. Tout comme il est difficile pour lui d'écarter une sélectionneuse qu'il vient de prolonger jusqu'à l'Euro.
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