Elu président de la Ligue de football professionnel (LFP) au mois de septembre, Vincent Labrune est entré dans le vif du sujet dès sa prise de fonctions, avec un dossier brûlant : Mediapro.
Mettant en avant des difficultés financières provoquées par la crise sanitaire, le nouveau diffuseur principal du championnat de France n'a pas honoré son versement du mois d'octobre (172,3 millions d'euros) et demandé la renégociation de son contrat avec la LFP en réclamant un rabais de l'ordre de 25% sur le montant des droits TV pour la saison en cours.
Labrune savait à quoi s'attendre
A l'occasion d'un long entretien accordé au Journal du Dimanche, Labrune a adressé un message d'ouverture au groupe sino-espagnol, tout en le plaçant face à ses responsabilités. «J'attends d'eux qu'ils respectent leur engagement et qu'au minimum, ils fassent preuve de responsabilité dans le dénouement de la crise qui nous oppose. En me présentant à la présidence de la Ligue, je savais le contexte général et les risques associés. Et je suis prêt à les affronter. Je savais qu'un tel séisme n'était pas à écarter et qu'une renégociation de ces droits tv était à prévoir», a affirmé le dirigeant, qui estime que les premières discussions se déroulent dans un climat positif.
«Nous échangeons de façon constructive avec le conciliateur afin de trouver une solution acceptable pour chacune des parties dans le délai le plus court possible. Car du temps, en l'état, nous n'en avons pas», a rappelé l'ex-patron de l'Olympique de Marseille en faisant référence aux contraintes budgétaires qui pèsent sur les clubs hexagonaux. Une fois que ce dossier chaud aura été réglé, l'homme de 49 ans souhaite d'ailleurs aller beaucoup plus loin, lui qui aspire à mener une vraie révolution au sein du football français.
Le dirigeant relance un vieux débat
«Nous devons redessiner le format de nos compétitions. C'est obligatoire, sinon nous mourrons d'ennui en matière de spectacle et d'épuisement en matière d'investissements. De manière générale, en Europe, il y a trop de compétitions, trop de clubs, trop de joueurs. Ça tire le niveau moyen vers le bas», a plaidé le dirigeant avant de préciser sa pensée. «Il n'est pas question de ligue fermée. Il s'agit simplement d'ouvrir un débat sur le nombre de clubs participant à la Ligue 1 et à la Ligue 2.»
En d'autres termes, Labrune se montre favorable à un retour à une Ligue 1 à 18 clubs, comme c'était le cas jusqu'en 2002. Avec la suppression de la Coupe de la Ligue et les cadences infernales dont sont victimes les joueurs en cette année 2020 si particulière, cette idée va plutôt dans l'air du temps, mais il ne sera pas simple de convaincre les présidents de club, tous désireux de profiter de la manne financière réservée aux clubs de L1…
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