Jacques-Henri Eyraud a perdu le sourire. Partisan d'un arrêt définitif de la Ligue 1 en raison de l'épidémie de coronavirus, le président de l'Olympique de Marseille pensait que la seule qualification à la Ligue des Champions suffirait pour renflouer les caisses du club.
Non seulement, le vice-champion de France a perdu de l'argent avec la fin prématurée du dernier championnat, mais en plus, il doit, comme les autres équipes françaises, faire face à la défection de Mediapro, qui va perdre son statut de diffuseur principal de la L1 et la L2 pour la période 2020-2024 en raison de son refus de payer.
La colère d'Eyraud
Sur les ondes de France Bleu Provence, le dirigeant phocéen a fait part de son désarroi face à cette situation qu'il juge imprévue. «C'est une catastrophe parce qu'on vit une double peine, entre le Covid et cette défaillance incroyable, inexplicable, d'un diffuseur qui, un mois et demi après le début de sa mission, décide de ne plus payer» , a pesté l'homme d'affaires.
Forcément irrité par ce faux bond du groupe sino-espagnol, Eyraud n'a pas hésité à utiliser des termes appuyés pour exprimer son mécontentement. «On est comme un théâtre qui paie ses acteurs à jouer dans une salle vide, à cause du virus, et avec un diffuseur qui ne paie pas. Pour nous, c'est 65% du chiffre d'affaires qui disparaît. C'est grave, c'est une trahison» , a souligné le businessman.
Eyraud s'en remet à la LFP
Alors que le tribunal de commerce de Nanterre doit juger, ce mardi, l'accord entre la LFP et Mediapro, qui a accepté de verser 100 millions d'euros, Eyraud s'en remet aux instances pour limiter la casse. «J'ai confiance en la Ligue et en Vincent Labrune pour défendre le football français. Mais c'est une situation extrêmement difficile et il y a énormément de colère» , a-t-il rajouté.
«Au moment de l'appel d'offres, Mediapro faisait 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires et était partout, faisait référence dans le monde du spectacle sportif. Que ça finisse ainsi, c'est incompréhensible. Il y a un sentiment de trahison et d'irresponsabilité. On espère que la suite arrivera vite, que d'autres diffuseurs arriveront vers la Ligue pour finir cette saison et préparer l'avenir. Ensuite, il faudra se poser les bonnes questions sur comment on est arrivé là et comment imaginer la suite» , a terminé Eyraud. Les prochaines semaines s'annoncent décisives.
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