La Ligue des Champions et rien que la Ligue des Champions. Depuis plusieurs années désormais, de nombreux joueurs, coachs et clubs ne sont jugés qu'à travers le prisme de la C1. C'est le cas du Paris Saint-Germain en France, mais aussi de Manchester City en Angleterre. Car depuis le rachat par Khaldoon Al Mubarak, en 2008, le club skyblue a fait le tour de la question sur la scène nationale avec quatre sacres en Premier League.
Recruté en 2016 pour faire franchir un cap en C1 aux Citizens, Pep Guardiola s'est systématiquement cassé les dents au cours des quatre derniers exercices. Mais le cinquième pourrait être celui de la rédemption.
Du jamais vu depuis 33 ans, une défense en acier
En effet, Manchester City a rarement semblé aussi fort. Pas flamboyante comme lors de la saison 2018-2019, durant laquelle l'équipe mancunienne a marqué 169 buts en 61 matchs, mais puissante et costaude au point d'effrayer tous ses adversaires. La large victoire à Liverpool (1-4), dimanche, a confirmé la belle passe du pensionnaire de l'Etihad, qui a enchaîné avec un 14e succès consécutif toutes compétitions confondues. Aucune équipe anglaise n'avait connu une telle réussite depuis Arsenal en 1987-1988. Même Guardiola et son grand FC Barcelone (2008-2012) n'avaient pas enchaîné une telle série.
Le renouveau passe d'ailleurs par une défense d'acier. La venue de Ruben Dias et le retour en forme de John Stones ont changé beaucoup de choses. En championnat, Manchester City n'a encaissé que 14 buts en 22 matchs, devançant très largement Tottenham et ses 22 buts. En Ligue des Champions, l'équipe de Guardiola n'a pris qu'un but en 6 matchs. En 34 parties toutes compétitions confondues, les Skyblues n'ont craqué que 18 fois, dont 5 fois lors de la déroute face à Leicester (2-5), en début d'exercice. Avec 22 clean-sheet à la clé (17 sur 26 pour Ederson, 5 sur 8 pour Zach Steffen). Des totaux impressionnants.
L'alchimie trouvée sans ses stars
Là où Guardiola fait encore plus fort cette saison, c'est qu'il n'a pas vraiment de joueur indispensable. Sergio Agüero, freiné par des blessures récurrentes et actuellement touché par le Covid-19, n'a que très peu joué depuis 8 mois. Cela ne se ressent pas forcément. Quant à Kevin De Bruyne, out depuis cinq matchs et qui en a encore pour de longues semaines d'indisponibilité en raison d'un pépin au genou, son absence n'a pour le moment pas été préjudiciable avec le réveil progressif d'Ilkay Gündogan et l'éclosion incroyable de Phil Foden. Des alternatives très sérieuses pour permettre au manager catalan d'aborder le futur très proche avec confiance.
Cela sera-t-il suffisant pour enfin briser le plafond de verre sur la scène européenne ? Il y a des raisons de le penser. Une défense en béton armé avec des joueurs qui cherchent continuellement la verticalité, un milieu très travailleur, des attaquants en mouvement de la première à la dernière minute, l'alchimie est parfaite depuis le début de l'hiver. Avec un bon matelas d'avance en Premier League (+5 sur Manchester United malgré un match en moins), Manchester City va très tranquillement préparer sa double confrontation face au Borussia Mönchengladbach en 8es de C1. En tout cas, les Fohlen savent déjà à quoi s'en tenir.
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