Au moment d'évoquer les meilleurs attaquants du monde, Harry Kane (27 ans) est très souvent snobé. Peut-être un peu trop au vu de ses performances individuelles depuis plusieurs saisons.
En effet, le meilleur buteur mondial de l'année 2017 avec 56 réalisations fait partie des rares joueurs à avoir enchaîné 7 saisons de rang avec au moins 27 buts inscrits. Un constat encore plus vrai depuis le coup d'envoi de l'exercice actuel.
Kane dans le premier chapeau
A la question : quels sont les cinq meilleurs attaquants du monde à l'heure actuelle, citeriez-vous l'Anglais ? Les noms de Robert Lewandowski, Karim Benzema, Erling Braut Haland, Kylian Mbappé et Romelu Lukaku reviendraient quasiment à coup sûr. Celui de l'Anglais, beaucoup moins. Et pourtant, depuis le mois d'août, seul le Polonais a été directement impliqué dans plus de buts que l'avant-centre britannique, auteur de 27 réalisations et 16 passes décisives en 40 matchs toutes compétitions confondues avec Tottenham. Des chiffres impressionnants.
Comment expliquer ce «traitement injuste» envers le meilleur passeur et le co-meilleur buteur de Premier League avec Mohamed Salah ? Difficile d'avoir une réponse convaincante. Le fait d'évoluer dans un club, qui malgré son statut de finaliste de la Ligue des Champions en 2019, ne gagne rien, participe très certainement à ce phénomène. Il est donc légitime de se demander si Kane n'a pas besoin d'un nouveau challenge dans une équipe du premier chapeau pour être considéré à sa juste valeur.
Un départ nécessaire ?
Une théorie qui a été défendue par Zlatan Ibrahimovic en février 2019. «Quand j'étais en Angleterre, je l'ai vu jouer. Je pense que c'est un excellent buteur qui progresse bien. Il a les épaules pour jouer dans un grand club. Il faut juste qu'il fasse le premier pas. Les gens ne se souviennent que de ce que vous gagnez, et il a besoin de gagner» , soutenait alors la star suédoise du Milan AC, consciente qu'à ce rythme, Kane pourrait rester des années sans jamais parvenir à soulever le moindre trophée.
Un discours repris par l'ancien joueur de Liverpool, Danny Murphy. «Il me semble que le prochain mercato est la dernière chance pour Kane de faire un bond en avant. Un joueur avec un tel talent doit jouer dans un club qui lutte pour la Premier League et la Ligue des Champions. Son souci, c'est qu'il y a désormais des joueurs beaucoup moins âgés qui ont explosé. Prenez l'exemple d'Haland, qui est phénoménal et qui doit coûter moins cher alors qu'il a 7 années de moins que lui» , jugeait l'ex-Red.
Kane a-t-il laissé passer le train ?
Des craintes légitimes pour Jamie Carragher, qui estime son jeun compatriote coincé, à l'image de Mohamed Salah avec Liverpool. «Je pense qu'il (Salah) restera à Liverpool au cours des prochaines années. Je pense qu'il se trouve dans une position similaire à celle d'Harry Kane. Ils ont probablement raté le coche si jamais ils ont voulu partir. Pour ces deux joueurs, je crois que vous devez parler de plus de 120 millions de livres, peut-être plus. Aucun club ne dépensera autant pour des joueurs de cet âge» , affirmait récemment la légende de Liverpool pour le podcast de Robbie Fowler.
Et pourtant, des clubs qui recherchent des 9, ce n'est clairement pas ce qu'il manque. Manchester City, qui prépare la succession de Sergio Agüero, fait partie des équipes citées parmi les prétendants de Kane. Au même titre que Manchester United ou le Real Madrid, qui suivent de près le dossier. Reste désormais à savoir si ces formations seront prêtes à répondre aux exigences du président des Spurs, Daniel Lévy, qui valorise son joueur à 200 millions d'euros. Un tarif excessivement élevé, même pour un finisseur létal comme Kane. S'il souhaite ajouter une première ligne à son palmarès, le principal intéressé va devoir se poser les bonnes questions...
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