«Certains disaient qu'il était surcoté, qu'il avait coûté trop cher. J'ai tout de suite dit que c'était un diamant qui, en travaillant dessus, deviendrait extraordinaire.» Début avril, Antonio Conte savourait sa revanche face aux détracteurs de Romelu Lukaku.
A l'été 2019, l'entraîneur de l'Inter Milan avait fait des pieds et des mains pour obtenir la signature de l'attaquant de 27 ans. Montant de l'opération : 74 millions d'euros. Trop cher, estimaient certains, alors que le joueur sortait d'une saison difficile à Manchester United. Pourtant, deux ans plus tard, plus personne ne pense aujourd'hui que le club lombard a réalisé une mauvaise opération.
L'homme du titre
Ancien joueur de l'Inter entre 1996 et 1999, Youri Djorkaeff est sous le charme et place le Belge parmi les «cinq meilleurs joueurs du monde» . «J'ai suivi la trajectoire de Romelu, il m'a toujours plu : il a faim, il n'a pas peur, c'est un combattant. Il peut même partir à la guerre tout seul, a lancé le Snake à La Gazzetta dello Sport. Ce n'est pas uniquement un attaquant formidable, il est aussi un merveilleux joueur de vestiaire. Le symbole de ce scudetto, c'est lui.»
Lautaro Martinez, Nicolo Barella ou encore Marcelo Brozovic… Plusieurs éléments ont contribué au sacre de l'Inter en Serie A cette saison. Mais si on devait sortir un joueur du lot, ce serait forcément Lukaku. Auteur de 21 buts et 9 passes décisives en championnat cette saison, l'international belge a été l'homme phare de l'équipe entraînée par Conte. Par ses buts, évidemment. Mais aussi grâce à une évolution dans son jeu.
Lukaku a travaillé son jeu dos au but
Depuis son arrivée en Italie, le natif d'Anvers a beaucoup travaillé son jeu dos au but. Malgré son physique de golgoth (1,91m, 94 kg), l'attaquant n'a jamais été un véritable joueur de pivot. «Conte m'a dit : "Si tu deviens fort dos au but, c'est fini, personne ne pourra t'arrêter"» , racontait le Belge à France Football, évoquant une anecdote qui datait de 2014. Alors, lorsqu'il a pu mettre la main sur son diamant, le technicien italien a commencé à le polir.
«Durant mes trois premiers mois ici, je n'ai fait que ça, que du jeu dos au but, expliquait Lukaku. A chaque entraînement, ils me mettaient Andrea Ranocchia sur le dos et lui demandaient d'y aller à fond.» Et le travail a payé. «Auparavant, j'avais une seconde de retard sur mon défenseur. Désormais, j'ai deux secondes d'avance» , a confié l'ancien Red Devil ce mardi dans l'émission La Tribune sur la RTBF.
Un attaquant complet
Aujourd'hui, Lukaku est un joueur plus complet. Meilleur buteur et passeur de l'effectif intériste, il est également le joueur qui effectue en moyenne le plus de passes clés (1,5) et de dribbles (1,6) par match. Clinique devant le but, technique, explosif et rapide, le buteur des Nerazzurri n'est pas loin du profil type de l'avant-centre parfait. Pour Conte, il n'y a plus qu'à terminer les finitions sur son diamant.
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