Il aurait pu rejoindre Bob Paisley, Carlo Ancelotti et Zinedine Zidane au Panthéon des entraîneurs les plus titrés de l'histoire de la Ligue des Champions. Il devra finalement attendre, au moins une année de plus, pour accrocher sa troisième étoile.
Alors qu'il n'a jamais été aussi proche d'un troisième sacre dans l'épreuve, après 2009 et 2011 avec le FC Barcelone, Pep Guardiola s'est pris les pieds dans le tapis contre Chelsea (0-1), samedi, en finale à Porto. Une défaite qui porte la responsabilité du manager ibérique.
La présence de Sterling a tout chamboulé
Car si les Blues ont rendu une copie quasiment parfaite, le technicien des Skyblues a lui donné le bâton pour se faire battre. Comment ? En nous proposant, une fois de plus, une fois de trop, comme face à l'Olympique Lyonnais, lors du Final 8 en 2020, une composition d'équipe inadaptée pour un tel rendez-vous. Alors qu'il avait jusqu'ici trouvé un parfait équilibre en insistant sur l'absence d'un numéro 9 comme Sergio Agüero ou Gabriel Jésus, laissant Phil Foden, Bernardo Silva et Riyad Mahrez s'occuper du travail offensif, Guardiola a renversé la table en incorporant Raheem Sterling pour cette finale. Une décision absolument incompréhensible à plusieurs niveaux.
D'une part parce que l'ailier anglais est à côté de ses crampons depuis de nombreuses semaines. En tentant de le relancer pour ce match, Guardiola s'est tiré une balle dans le pied. D'autre part car la volonté de bien faire de son joueur s'est retournée contre Manchester City. A force de foncer tête baissée et de vouloir trop en faire, le Britannique a quasiment toujours fait le mauvais choix. Le jeu basculant sur son côté, le champion d'Angleterre n'a jamais réussi à renverser le jeu du côté de Mahrez, qui restait lui sur des performances très remarquées en C1. Pour Chelsea, cela a été un véritable jeu d'enfant pour annihiler cette organisation offensive trop bancale.
Aucun 6, l'énorme bévue
Derrière cette animation inefficace, Guardiola a littéralement mis à nu son milieu de terrain. Car si l'absence d'un 9 a jusqu'ici porté ses fruits, jamais cette saison le technicien mancunien n'a débuté un match sans Rodri ou Fernandinho. Pas un seul ! Lors des six matchs que l'Espagnol n'a pas débuté depuis le coup d'envoi de cet exercice, le Brésilien a été systématiquement aligné pour compenser son absence. Volonté de prendre Thomas Tuchel à contre-pied, excès de confiance, peu importe la qualification de ce choix, le manager a consciemment mis en difficulté son entrejeu avec cette décision surréaliste.
Avec un Ilkay Gündogan, qui rappelons-le, a terminé meilleur buteur de Manchester City cette saison, dans le rôle de sentinelle, un Kevin De Bruyne baladé entre la pointe de l'attaque et une position de milieu très basse, les Citizens n'ont jamais su comment s'y prendre. Une véritable aubaine pour N'Golo Kanté, qui a passé ses 90 minutes à mettre une pression incessante sur des joueurs totalement perdus. Si Chelsea n'en demandait pas tant, Guardiola, qui a été seulement un petit match de faire taire ses détracteurs les plus tenaces, va très certainement devoir se poser des questions sur son approche de certains matchs.
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