Une copie blanche, ou presque. Voilà de quoi est parti Roberto Mancini. Alors en poste au Zénith, l'entraîneur passé par l'Inter ou encore Manchester City a pris son courage à deux mains pour reprendre l'équipe nationale d'Italie en mai 2018.
Une mission refusée par nombreux de ses compatriotes, qui n'ont pas osé voler au secours d'une sélection en ruines, meurtrie par la non-qualification pour la Coupe du monde en Russie. Un choix qui a fini par payer à force de travail.
La patte Mancini
En effet, un peu plus de trois années après sa prise de fonction, l'homme de 56 ans a réussi un authentique exploit en permettant à la Squadra Azzurra de mettre la main sur son deuxième titre de champion d'Europe après 1968. Ambitieux et conscient des qualités de ses joueurs, devant gérer certains cadres sur la pente descendante, des joueurs en devenir mais aussi et surtout une majorité d'éléments perdus entre les deux générations, l'ex-goleador de la Sampdoria a su trouver un équilibre lui permettant de travailler sereinement. Assez pour se présenter à l'Euro avec une confiance maximale et un statut d'outsider qu'il n'a jamais renié.
Durant l'épreuve, l'Italie a fait de l'Italie. Une forte impression dans les matchs de poules, avec trois succès à domicile, une attaque d'abord flamboyante, une défense toujours aussi redoutable devant un gardien (Gianluigi Donnarumma) qui a été quasiment parfait, tout a rapidement été bien en place. Lorsque les choses se sont corsées, Mancini a su faire les bons ajustements, n'hésitant pas à bousculer son onze de départ en incorporant Marco Verratti, qui a commencé la compétition blessé, au détriment de Manuel Locatelli, pourtant très bon, mais aussi et surtout Federico Chiesa, qui a été le facteur X durant les matchs à élimination directe.
Avec Mancini, c'est toute l'Italie qui a gagné
Il suffisait d'entendre le discours de Mancini, en pleurs après le sacre à Wembley, pour mesurer la satisfaction du travail accompli. «Je ne sais pas quoi dire, ces garçons ont été formidables» , s'est-il ému après la finale remportée face à l'Angleterre (1-1, 3-2 tab), dimanche. «Nous avons été courageux, vraiment courageux. On a encaissé ce but rapidement, cela nous a mis en difficulté, mais après on a dominé la rencontre. Ce soir nous sommes heureux, c'est important pour tout le monde, pour tous les supporters» , a ajouté l'ancien coach de Galatasaray, qui a su rassembler tous les Italiens derrière son équipe.
Car en plus d'avoir donné du temps de jeu à quasiment tous ses joueurs, puisque seul le troisième gardien, Alex Meret, n'a pas joué la moindre minute, Mancini a réussi à faire représenter toute la Botte, avec des Azzurri de 10 clubs de Serie A. En plus de cette division paritaire, il a emmené dans son staff des légendes du football italien : Gianluca Vialli (Sampdoria), Gabriele Oriali (Inter), Alberico Evani (Milan AC), Daniele De Rossi (Roma)... Une gestion des hommes proche de la perfection qui a eu un rôle immense dans le succès final d'une équipe qui reste désormais sur 34 matchs consécutifs sans perdre. Et un succès majeur en compétition !
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