Dimitri Payet (34 ans) n'a toujours pas digéré. Dans un long entretien accordé à L'Equipe, le milieu offensif de l'OM est revenu sur les incidents survenus lors de Nice-Marseille, le 22 août. Cette rencontre de la 3e journée de Ligue 1 avait été interrompue à la 75e minute suite à l'envahissement du terrain par des supporters niçois qui voulaient en découdre avec des joueurs marseillais.
D. Payet – «moi, je suis victime normalement»
Sanctionné d'un match de suspension avec sursis pour avoir relancé vers la tribune la bouteille d'eau qu'il avait prise dans le dos, le meneur de jeu marseillais estime que la Commission de discipline de la LFP n'a pas pris les bonnes décisions. «Moi, je suis victime normalement. Et j'ai été jugé en tant que victime et coupable. Et ça, je ne l'ai pas digéré» , avoue le Réunionnais.
«Après, ce n'est pas ma première commission, poursuit Payet. Je suis rarement redescendu de Paris content. Mais là, c'est la fois de trop. Malheureusement, après ces décisions, je savais qu'on était parti sur du grand n'importe quoi et je ne me suis pas trompé. Les faits m'ont donné raison. Tant qu'on ne prendra pas des vraies décisions...»
Des sanctions pas assez sévères ?
Pour rappel, la Commission de discipline a décidé de faire rejouer le match sur terrain neutre et à huis clos. Nice a été sanctionné de trois matchs à huis clos et de deux points de pénalité dont un avec sursis. Des sanctions jugées, par certains, pas assez sévères alors que d'autres débordements sont intervenus dans plusieurs stades durant les semaines qui ont suivi.
«Ce match à Nice était l'occasion de mettre un terme à tout ça. Mais les sanctions de la Commission de discipline n'ont pas été à la hauteur» , juge Payet. Qui estime que l'Angleterre, où il a joué sous les couleurs de West Ham (2015-2017), est l'exemple à suivre en matière de sanctions : «C'est tolérance zéro et l'histoire est réglée. Le mec sait ce qu'il risque, le club qui ne sait pas gérer les supporters le sait aussi.»
D. Payet - «il faut attendre quelque chose d'encore plus grave ?»
Pour le natif de Saint-Pierre, des mesures fortes sont nécessaires, car les conséquences de ces débordements auraient pu être bien plus graves. «Si j'ai eu peur de peur de prendre autre chose ? C'est pour ça que je me relève. Si je reste allongé, je me dis que je vais en prendre plus dans la gueule, confie-t-il. Après, si je ne me relève pas, le match, on le gagne 3-0. Je peux sortir avec une minerve et l'histoire, elle est réglée.»
Près de deux mois après ces incidents, Payet ne décolère pas et envoie un message fort. «Les supporters, et je parle aussi des nôtres, il faut qu'ils sachent qu'ils peuvent pénaliser leur équipe et l'image de leur club. Mais il faut attendre quoi ? Qu'il se passe quelque chose d'encore plus grave ? Ce sera trop tard» , estime l'international français. Le message est passé.
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