Le couperet était inéluctable depuis une dizaine de jours. Il est officiellement tombé ce mercredi en fin de matinée. «Newcastle confirme que Steve Bruce a quitté son poste d'entraîneur par consentement mutuel» , ont écrit les Magpies à travers un communiqué.
Cette décision fait suite au rachat du club par le consortium PIF, le Fonds public d'investissement d'Arabie Saoudite, qui a fait basculer les Toons dans une autre dimension, en les auréolant du statut de «club le plus riche du monde».
S. Bruce – «les gens voulaient que j'échoue»
La 19e place occupée par Newcastle après 8 journées en Premier League fournissait un prétexte tout trouvé aux nouveaux propriétaires pour se séparer de Bruce, au profil pas forcément très glamour alors qu'une brochette de «stars» devrait débarquer dans le Tyne and Wear au cours des prochains mois. Cela dit, même si les résultats avaient été plus positifs, Bruce aurait certainement connu un destin similaire. Persuadé que les dés étaient pipés d'avance, le technicien a vidé son sac dans les colonnes du Telegraph.
«Quand je suis arrivé à Newcastle (à l'été 2019, ndlr), je pensais pouvoir faire face à tout ce qu'on me proposait, mais ça a été très, très dur. Je n'ai jamais vraiment été désiré, j'ai senti que les gens voulaient que j'échoue, j'ai lu des gens qui disaient constamment que j'allais échouer, que j'étais inutile, un gros gaspillage d'argent, un manager stupide tactiquement, inapte, j'en passe et des meilleurs. Et ce, dès le premier jour», a déploré l'Anglais, en dénonçant une campagne contre sa personne. «Lorsque nous obtenions de bons résultats, c'était 'oui, mais le style de jeu est nul' ou j'étais juste 'chanceux'. C'était ridicule et persistant, même quand les résultats étaient bons.»
Bruce part la conscience tranquille
Avec des moyens limités par rapport à ses concurrents, Bruce est parvenu à assurer deux maintiens (une 13e place en 2019-2020 et une 12e la saison passée) et il a mené son équipe en quarts de finale de la FA Cup et de la League Cup. Convaincu qu'il a eu son importance dans le rachat du club, l'homme de 60 ans a déploré un manque de reconnaissance à son égard.
«Même dans les moments sombres, j'étais déterminé à continuer et à maintenir ce club en Premier League. Les rumeurs de rachat étaient persistantes, mais ils n'auraient pas acheté le club s'il avait été relégué. Tout le monde le savait. La seule mission qui m'a été confiée était de maintenir le club. Il n'y avait pas d'argent pour renforcer l'équipe. Le Covid a ruiné le club, il n'y avait pratiquement rien à dépenser cet été, mais je n'ai pas voulu quitter le navire», a conclu le Britannique, amer et visiblement pas consolé par le «geste» des dirigeants qui l'avaient maintenu en poste pour le match symbolique de dimanche contre Tottenham (2-3), le 1000e de sa carrière de coach. Alors que Zinedine Zidane et Antonio Conte auraient été approchés en vain, reste à savoir si les dirigeants parviendront à attirer la «pointure» espérée sur le banc pour lui succéder.
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