«Y en a marre.» Dimitri Payet (34 ans) est en colère. Le milieu offensif de l'Olympique de Marseille a publié ce mercredi une tribune dans Le Monde pour dénoncer les scènes de violence observées dans les stades depuis le début de la saison.
Touché à la tête par le jet d'une bouteille d'eau qui avait entraîné l'interruption définitive du match OL-OM, le 21 novembre, le Marseillais dit vouloir «essayer d'apporter un point de vue» , celui d'un joueur victime de ces débordements. «Car je reste quand même la première victime des incidents de Nice (un supporter niçois avait tenté de le frapper, ndlr) et de Lyon» , rappelle l'international français.
Payet dénonce une «démission collective»
«En fait, j'ai été autant blessé par la bouteille que par l'impression d'être le responsable des violences et de l'arrêt du match» , reconnaît Payet. Le maître à jouer de l'OM souhaite recentrer le débat sur les principales victimes : les joueurs. «J'en ai marre que chacun mette son grain de sel sans apporter le début d'une solution. Désolé, mais il faut le dire, ce n'est pas le préfet qui se trouve sur le terrain, ni le procureur, ni le délégué de la Ligue, ni les présidents de Nice, de Lyon ou de Marseille.»
«Ce sont les joueurs, c'est nous qui morflons, poursuit l'Olympien. Et en l'occurrence, c'est moi qui tire les corners. Je dois arrêter de les tirer ? Arrêter de jouer ? Dites-moi. Je suis surpris que les acteurs - le gouvernement, la ligue, les clubs - n'assument pas un peu plus leurs responsabilités. C'est une forme de démission collective insupportable. J'aimerais une responsabilité collective raisonnable.»
Payet demande aux joueurs d'arrêter les matchs
Pour Payet, un match devrait être automatiquement arrêté en cas d'incident : «Je voudrais voir les deux capitaines, les deux entraîneurs se réunir dans le rond central et décider de ne pas reprendre. C'est aussi aux joueurs désormais de prendre leurs responsabilités. Je sais que cela va faire blêmir les dirigeants de clubs, ceux du foot français et les diffuseurs, mais j'aimerais que cette idée fasse son chemin parce que ça suffit !»
Une prise de parole forte du n°10 de l'OM à la veille de la réunion interministérielle sur la violence dans les stades. «Je tiens à dire que si j'ai souhaité écrire cette lettre, ce n'est pas pour une histoire de communication ou à la demande du club. Il n'y a ni vice ni calcul de ma part, je n'ai pas la volonté de mettre la pression sur quiconque, je m'en fous de ça» , assure-t-il, en rappelant ne pas être «le seul à avoir été agressé d'une façon particulièrement lâche et inacceptable» . Mais il avait aussi besoin de dire ce qu'il a sur le coeur.
Que vous inspirent les propos de Payet ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …