Depuis quelques heures, la Russie a officiellement lancé des opérations militaires sur le territoire de l'Ukraine. Le début d'une guerre qui va avoir des conséquences dans le monde du football.
Face à cette situation, le championnat de football ukrainien a été immédiatement suspendu, au moins pour les 30 prochains jours.
Lucescu et De Zerbi racontent
Entraîneur du Shakhtar Donetsk entre 2004 et 2016, l'actuel coach du Dynamo Kiev Mircea Lucescu a pris la décision, malgré l'interruption de la compétition, de rester en Ukraine afin de soutenir son club et ses joueurs. «Je ne suis pas un lâche. Je ne suis pas parti quand la folie a commencé à Donetsk, en 2014. Je ne peux pas faire ça. Certainement pas... Je donnerais un exemple négatif à tout le monde, un sentiment de peur, de panique. Comment pourrais-je faire ça ? Espérons que ce n'est rien et que ces gros gens sans cervelle se calmeront. Les joueurs ont peur, notamment pour leur famille, c'est normal. Nous avons beaucoup d'étrangers ici et bien sûr, ils demandent à partir», a confié le Roumain au média Fanatik.
Nommé sur le banc du Shakhtar l'été dernier, Roberto De Zerbi se trouve actuellement bloqué, avec son groupe, à l'hôtel à Kiev. «Ce matin, nous avons été réveillés avec des coups de feu et des explosions. Nous allons bien, mais la situation est tendue. Nous sommes inquiets et nous essayons d'entrer en contact avec les ambassades. Notre intention n'est pas de faire les héros, nous voulions faire notre travail ici, celui du football. (…) La situation a maintenant changé, nous n'avons plus besoin d'être ici, le championnat est suspendu et nous cherchons un moyen de partir», a raconté l'Italien pour Sky Italia.
Problème, avec la situation actuelle, l'espace aérien a été fermé. Les joueurs brésiliens du Dynamo et du Shakhtar ont d'ailleurs réalisé une vidéo poignante avec leurs familles pour demander de l'aide afin de quitter le pays. «Il y a deux groupes de joueurs, le premier est celui des Ukrainiens qui sont les véritables victimes. Nous (les étrangers, ndlr) partirons mais les Ukrainiens restent ici et sont personnellement affectés. Cela me touche beaucoup. Il y a des garçons qui pourraient être mes fils», a rappelé De Zerbi.
Réunion de crise à l'UEFA
Face à un tel contexte, les plus grandes instances se doivent bien évidemment de réagir. Dans un communiqué officiel, l'UEFA a annoncé l'organisation d'une réunion de crise dès vendredi. Il se dit notamment que la finale de la Ligue des Champions, initialement programmée le 29 mai à la Gazprom Arena de Saint-Pétersbourg, va être délocalisée hors du territoire russe. Mais il sera aussi question de l'avenir des formations ukrainiennes et russes dans les compétitions européennes.
Avec un conflit en cours, l'avenir des clubs des deux pays dans les tournois de l'UEFA paraît menacé. Quid aussi de la participation des deux nations aux barrages pour la Coupe du monde 2022 en mars ? L'affiche entre la Pologne et la Russie, avec un contexte politique très tendu, semble impossible à jouer. La Suède, adversaire potentiel des Russes sur la finale des barrages, juge «impensable d'imaginer» disputer un match contre cette sélection.
Enfin, la place du géant pétrolier russe, Gazprom, dans l'économique du football risque aussi de faire parler. Quelle position pour l'UEFA par rapport à l'un des sponsors majeurs de la C1 ? De son côté, la formation allemande de Schalke 04 a fait le choix de retirer immédiatement le logo de Gazprom de son maillot. Des décisions fortes sont attendues dans les prochains jours.
Que pensez-vous des conséquences de ce conflit sur le monde du football ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …