Avec du recul, Djamel Belmadi a de quoi regretter son entretien accordé au site de sa Fédération. Sortie durant laquelle le sélectionneur de l'Algérie a dérapé.
Le technicien, remonté contre Bakary Gassama, l'arbitre du barrage retour du Mondial 2022 contre le Cameroun (1-0, 1-2 a.p.), avait tenu des propos presque menaçants.
Belmadi accuse les journalistes
«Je n'ai pas aimé voir l'arbitre le lendemain confortablement assis dans nos salons à l'aéroport boire un café et manger un mille-feuille, avait-il lâché. (...) Il a enlevé l'espoir de tout un peuple et on le laisse comme ça... Je ne dis pas qu'il faut le tuer mais il ne faut pas le laisser tranquille.»
Sa déclaration a évidemment choqué. C'est pourquoi Belmadi a profité de son passage sur RMC pour s'expliquer. Le coach des Fennecs a d'abord dénoncé les journalistes qui auraient selon lui sorti un bref extrait de son contexte. Puis le sélectionneur a regretté une mauvaise interprétation. «Le café-mille feuilles, c'était une expression, je n'ai pas surveillé ce qu'il a mangé» , a rassuré le Franco-Algérien.
Ses propos mal interprétés ?
«Je dis bien « je ne dis pas qu'il faut le tuer» , et là on est resté bloqué. Mais c'est une expression, a-t-il répété. C'est comme quand on vous reproche éternellement un petit truc banal et que tu dis «c'est bon je n'ai tué personne» . C'est exactement dans la même lignée. Bien sûr qu'on est contre la violence, ce n'est pas ce que je dis, c'est évident. Mais quand je dis qu'il était confortablement installé, il y avait un côté «je nargue» ».
Mal compris ou non, ses propos étaient pour le moins maladroits et ont logiquement fait réagir. L'ancien arbitre Tony Chapron, qui l'a qualifié de «médiocre», avait par exemple demandé une sanction contre le sélectionneur. «J'en ai gros sur la patate concernant une personne comme celle-là, qui a taclé un joueur (l'ex-Nantais Diego Carlos, ndlr) et qui lui a mis un carton rouge derrière» , a répondu Belmadi, avant d'évoquer un épisode datant de 2011.
Le sélectionneur répond à Chapron
A l'époque, l'homme en noir avait exclu l'Auxerrois Kamel Chafni, en colère après avoir entendu et dénoncé les propos racistes d'un adversaire. «Quand Kamel Chafni va se plaindre à cet arbitre d'un acte de racisme, un peu de psychologie, tu l'écoutes, tu fais preuve d'humanité comme les Anglais, mais lui il met un rouge. (…) Me faire juger par ça là, franchement, c'est l'hôpital qui se fout de la charité» , a taclé Belmadi, touché par les critiques subies depuis près d'une semaine.
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