le 15/01/2004 à 00h25

La démonstration stéphanoise

Plus qu’une qualification pour les demi-finales de Coupe de la Ligue, l’AS Saint-Etienne a triomphé de l’OGC Nice (2-0) en remportant le duel des styles. Le football pétillant développé par les pensionnaires de la L2 a eu raison de la rigueur défensive des joueurs de L1.

Les données de la rencontre

Le public de Geoffroy Guichard retrouvait à l’occasion de ce quart de finale de coupe de la Ligue le parfum des grandes soirées de football. Condamnée au purgatoire de la L2 pour sa troisième saison consécutive, l’AS Saint-Etienne a retrouvé de l’ambition cette saison, sous l’impulsion d’une année 2003 bien négociée qui a vu les Verts sortir de la zone des reléguables pour terminer 10e du championnat en mai avant de se mêler à la lutte pour la montée au lendemain d’une intersaison relativement calme. Troisième de L2, les hommes d’Antonetti ne dédaignaient pas jouer un rôle dans une coupe de la Ligue lucrative (d’autant plus important lorsque le club n’est pas au mieux financièrement) et médiatique, pour donner du baume au cœur à leurs milliers du supporters fidèles aux quatre coins de l’hexagone, qui attendent avec impatience le retour en L1.

Nice joue le rôle inverse du petit dans la cours des grands. Abonnés à la première moitié de tableau depuis leur come-back époustouflant en L1 en 2002, les Aiglons de Gernot Rohr s’affirment comme une valeur sûre de l’élite par leur solidité défensive et leur réalisme, bien que dans ce secteur ils ne revêtent pas une cape de Zorro. Les absences de Lilian Laslandes et de Marco Simone n’arrangeaient pas les difficultés offensives d’un Gym qui devait se méfier de l’enthousiasme stéphanois incarné par un 4-3-3 résolument offensif. L’ASSE devait tout de même se passer de l’absence de Mendy pour provoquer une défense niçoise qui promettait de redoubler d’étanchéité.

Les principaux faits du match

- Citony se joue d’Abardonado mais écrase trop sa frappe que Grégorini capte sans problème (9’).

- Frappe croisée à ras-de-terre de Cherrad sur laquelle Janot se couche avec assurance (29’).

- Jau crochète Cobos à 18 mètres pour se mettre dans l’axe du but et décocher une frappe limpide du gauche toute proche de la lucarne de Grégorini (32’, 1-0).

- Pitau prend sa chance à 20 mètres mais trouve les gants de Janot sur son chemin (35’).

- Coup franc indirect de 25 mètres que Pamarot fouette violemment sans trouver le cadre (37’).

- Meslin excentré sur la droite dans la surface s’émancipe du marquage d’Ilunga pour adresser une -frappe puissante à ras-de-terre mais Janot veille à côté de son poteau (39’).

- Traoré bouscule Marin alors que ce dernier fixe Cobos dans la surface. M. Sars montre le point de penalty et Compan transforme en prenant Grégorini à contre-pied (53’, 2-0).

- Marin s’infiltre dans la surface mais le retour de la défense l’empêche d’ajuster Grégorini (60’).

- Meslin place une tête décroisée sur un coup franc venu de la gauche, mais Janot est bien placé (75’).

- Hellebuyck excentré à l’entrée de la surface voit sa frappe enroulée du gauche repoussée par Grégorini dans les pieds de Compan, dont la reprise est contrée par la défense (80’).

- Hellebuyck centre au second poteau pour Dogbé dont la frappe passe au dessus de la cage de Grégorini (88’).

La prestation de Saint-Etienne

L’AS Saint-Etienne a réalisé un match plein. Plein défensivement en résistant sans souci en première période aux contres niçois. La charnière centrale a relativement bien maîtrisée les contres niçois en première période en n’étant jamais prise à défaut par la paire offensive Meslin – Cherrad. L’entrée du gabarit de G. Ba n’a pas déstabilisé les défenseurs stéphanois, qui se sont montrés également très inspirés dans la relance à l’image de Bridonneau et Ilunga sur les côtés. Les Verts ont également remporté le match au milieu de terrain, où Sablé et Hellebuyck ont régné en maître à la récupération et se sont montrés entreprenants dans le jeu en triangle avec les joueurs de couloir, sans occulter le déchet qu’implique la jeunesse et l’enthousiasme débordant d’une équipe relativement inexpérimentée pour ce genre de match.

Plein offensivement tant les Marin et Citony ont animé avec pugnacité les couloirs. La vivacité et la qualité de dribble des deux ailiers stéphanois a donné le tournis à l’arrière garde niçoise, à l’image du penalty concédé par S. Traoré et de la «biscotte» mangée par Pamarot. Le combat physique et viril imposé par les Aiglons au fil de la rencontre n’a pas handicapé le ticket vitalité de l’ASSE. Compan a quant à lui rempli à merveille son rôle de point de fixation, attirant sur lui la vigilance de la charnière centrale au bénéfice de ses coéquipiers. Pour résumé, les Stéphanois ont été énorme d’envie et de combativité, et ont fait la différence par leur qualité footballistique peu courante pour une équipe de L2. Une remontée dans l’élite en mai prochain récompenserait le travail de longue haleine d’Antonetti…

La prestation de Nice

La solidité défensive n’a pas suffi aux hommes de Gernot Rohr pour résister à l’ASSE. Si Cobos et Abardonado ont tant bien que mal tenu le verrou de la surface de réparation malgré les assauts répétés des Stéphanois, S. Traoré et Pamarot ont été mis en difficulté par la vivacité de la paire Marin – Citony. Et que faire devant la frappe de Jau ? La situation s’est empirée en seconde période pour l’arrière garde niçoise, constamment en retard dans ses interventions sur les flèches stéphanoises que sont Marin et Citony, d’où le penalty concédé par S. Traoré et l’avertissement reçu par Pamarot.

Pour répondre à l’enthousiasme stéphanois dans l’entre jeu, faute de pouvoir dominer son homologue par le duel physique imposé, il a manqué à l’OGC Nice cette touche technique qui devrait donner l’ascendant à tout club de L1 affrontant une L2. Pitau et Echouafni ont eu du mal à respirer devant la boulimie de ballon de Sablé et d’Hellebuyck au milieu de terrain, alors que Bigné et Everson n’ont pas su imiter le rythme des Verts. Il manque véritablement un technicien à ce Gym pour orienter et organiser les attaques niçoises. La présence de Simone aurait à ce titre grandement modifiée la donne… Quant à l’attaque rouge et noire, Laslandes a fait défaut au potentiel offensif de l’OGCN. Si Meslin s’est montré entreprenant, il a rarement pris à revers une défense stéphanoise solide, alors que Cherrad n’avait rien de dangereux pour l’arrière garde forézienne tant il manquait de mordant et de tranchant. A l’image de la rencontre de ses coéquipiers.

La L2 a trouvé en l’AS Saint-Etienne un porte drapeau de charme pour les demi-finales de la Coupe de la Ligue. Les Verts ont trouvé la clé d’une défense niçoise réputée infranchissable, et avec un tel enthousiasme tous les rêves leurs sont permis à 90 minutes du Stade de France et 180 de l’Europe.


La fiche technique :

Saint-Etienne - Nice : - (1-0)
Stade Geoffroy Guichard
x spectateurs environ
Temps, terrain
Arbitre : M. Sars
Buts : Jau (32Â’), Compan (53Â’) pour Saint-Etienne
Avertissements : Cherrad (44Â’), Pamarot (50Â’) pour Nice

Saint-Etienne : Janot – Bridonneau, Hernandez, Hognon, Ilunga – Jau, Sablé (cap.), Hellebuyck – Citony (Dogbé, 61’), Compan, Marin

Nice : Gregorini – S. Traoré (Scotto 59’), Cobos (cap.), Abardonado, Pamarot – Bigné, Pitau, Echouafni, Everson (Léonard, ‘) - Meslin, Cherrad (G. Ba, 59’)

Les deux autres quart de finale de coupe de la Ligue :

Gueugnon – Auxerre : 0-1 (0-0)
Stade Jean-Laville
Temps pluvieux, terrain gras
10 000 spectateurs environ
Arbitre: M. Layec
But: Kalou (88Â’) pour Auxerre
Avertissements: Ngambi (4Â’), Levrat (74Â’) pour Gueugnon ; Tainio (20Â’) pour Auxerre

Gueugnon : Trivino - Emeran, Gauthier, Ngambi, Belhadj - Becas (Maspimby, 68’), Levrat (Hebbar, 53’), Fretard, H. Traoré – Aubanel, Lempereur

Auxerre : Cool - Radet, Mexès, Grichting, Mignot - Y. Lachuer, Violeau, Kalou, Tainio - Kapo (Akalé 73’), D. Cissé

Le Mans - Nantes : 1-1 (0-0) 4-5 aux t.a.b.
Stade Léon Bollée
10 000 spectateurs environ
Temps frais, terrain gras
Arbitre : M. Bré
Buts : Hautcoeur (64Â’) pour Le Mans ; Moldovan (62Â’) pour Nantes
Avertissements : Peyrelade (56Â’), Domoraud (70Â’), Cousin (115Â’), Bonnart (120Â’) pour Le Mans ; Yepes (53Â’) pour Nantes

Le Mans : Y. Pelé – J-J. Domoraud, O. Thomas (Fisher, 95’), Eggen, Bonnart (cap.) – Fanchone (Pancrate, 65’), Hautcoeur, F. Thomas, Celdran (F. D’Amico, 90+1) – Peyrelade, Cousin

Nantes : Landreau (cap.) – Ateba, Yepes, Guillon, Armand – F. Da Rocha (Ziani, 65’), Faé, Toulalan, Quint (Paillères, 104’) – Pujol, Moldovan (N’Zigou, 76’)

Par Fabien Zaghini, le 15/01/2004 à 00h25
Ça a fait le BUZZ actuellement