Juninho, c'est le maître des coups francs. Dans l'histoire, très peu de joueurs, en dehors de Michel Platini ou encore Sinisa Mihajlovic, s'assoient à sa table dans ce domaine. Mais Juninho, c'est aussi et surtout une réflexion sur le football.
Amoureux de la France, où il a remporté la Ligue 1 à sept reprises avec l'Olympique Lyonnais, le Brésilien estime que le sport le plus populaire du monde est mal exploité par ses responsables. Outre le niveau de jeu parfois discutable, notamment sur la scène continentale, le principal intéressé déplore une mentalité de perdant qui freine la progression des équipes.
Juninho déplore la mentalité du football français
«C'est un peu la culture française. On part battu d'avance. La culture française, c'est d'arriver le plus près possible de la vérité : 'Ah, on joue en Ligue 1, on ne peut pas gagner de Coupe d'Europe, on n'est pas assez bons pour gagner ces matchs'. Ça rend un peu fou. Tu ne peux pas être battu d'avance. Dans la vie, oui, on se doit de se rapprocher le plus possible de la vérité. En football, non. Il y a un jour, un match à gagner, tu dois travailler pour le gagner» , a jugé l'ancienne gloire du club rhodanien au micro de RMC.
Pour le Sud-Américain, c'est avant tout aux entraîneurs de donner la marche à suivre pour atteindre l'excellence. «Il faut que les entraîneurs de Ligue 1 s'améliorent. On ne voit pas beaucoup d'idées. Je ne vois pas les entraîneurs de Ligue 1 transpirer, participer… Regardez Guardiola. C'est le meilleur entraîneur du monde. Le mec a quelque chose à dire à tous les matchs, quelque chose à ajouter, peu importe le niveau du joueur. Les idées viennent de quelqu'un qui commande l'équipe» , a insisté l'ex-Gone.
Un sentiment de gâchis pour Juninho
A entendre Juninho, les équipes françaises ont largement les capacités de faire partie des meilleures. «La Ligue 1 est meilleure aujourd'hui. Les joueurs ont évolué. J'ai joué en Ligue 1, je n'ai jamais fait une passe en retrait pour mon gardien. Aujourd'hui, tu es obligé de sortir le ballon de derrière. Le football a changé. On voit des petites équipes qui essaient de jouer. Tous les matchs ne sont pas bons. Je regarde d'autres championnats où certains matchs sont très durs à voir. En Premier League, il y a beaucoup de tacles, d'intensité, peu d'intelligence» , a rajouté l'homme de 47 ans.
Et de revenir sur l'importance des encadrants. «Je donne l'exemple de Bruno Guimaraes. Rudi Garcia a tué le petit. En cinq mois, avec son intelligence, il est devenu l'un des meilleurs joueurs de son équipe (Newcastle, ndlr). Il y a de la valeur en Ligue 1, mais il y a aussi d'autres choses à faire. Les jeunes joueurs ont une meilleure mentalité lorsqu'ils partent car ils savent qu'ils ne sont plus chez eux. Même si la France forme beaucoup de jeunes, il faut revoir le niveau d'exigence. Quasiment tous les joueurs qui sortent de la Ligue 1 réussissent» , a terminé Juninho. A quand le renouveau ?
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