Il est très rare qu'un arbitre prenne la parole. Pourtant, suite aux multiples coups de gueule de l'entraîneur des Canaris, Antoine Kombouaré, ces derniers jours, François Letexier, au sifflet lors de Nice-Nantes (1-1) en Ligue 1 dimanche dernier, a décidé de sortir du silence.
Mis en cause avec son équipe par le coach nantais, qui a qualifié le quatrième arbitre Robin Chapapria de «voyou» et de «menteur», l'officiel a justifié ses choix ce vendredi dans les colonnes de L'Equipe.
Letexier explique ses décisions
A commencer par le penalty non sifflé en première période sur la double main du Niçois Mattia Viti. «Sans interprétation possible, sa première main n'est pas sanctionnable, car pleinement collée au corps. La seconde main est susceptible d'être interprétée. Mais je ne la sanctionne pas, pour deux critères techniques : 1. Elle résulte d'un premier contact donc non sanctionnable, suite à une déviation nette du ballon, Viti ne pouvant pas anticiper le fait qu'il va venir sur sa seconde main, vu sa vitesse élevée et d'une distance courte. 2. Comme il effectue un mouvement du bras vers l'intérieur, j'en déduis une volonté de réduire sa surface corporelle plutôt que de l'étendre», a affirmé l'homme de 33 ans, qui est allé consulter les images au ralenti sur ce coup.
S'il estime ne pas avoir commis d'erreur d'un point de vue technique, Letexier a tout de même admis un premier tort en évoquant un manque de communication avec Kombouaré : «J'ai pu l'expliquer (son choix, ndlr) à Ludovic Blas, mais pas à M. Kombouaré, même si je l'ai attendu, juste avant la seconde période. J'aurais sans doute dû l'attendre davantage pour lui préciser ces éléments, ce que j'ai enfin pu faire mardi.» Concernant le penalty égalisateur accordé dans les derniers instants à Nice après une main de Jean-Charles Castelletto, possiblement poussé par Dante, l'arbitre estime là aussi ne pas avoir fauté.
F. Letexier – «forcément une part de responsabilité»
«On ne peut contester que Jean-Charles Castelletto augmente bien sa surface corporelle pour commettre une main. Le problème consiste donc à évaluer l'influence du contact de Dante sur celle-ci. Or selon moi, même après avoir revu l'action, il n'y a pas d''ascenseur'. Si je sanctionnais une main placée sur un adversaire sur les duels aériens, je les sifflerais tous !», a justifié l'homme en noir, qui comprend en revanche qu'on puisse lui reprocher de ne pas être allé revoir les images sur cette action. «Il aurait aussi fallu aller voir les images sur le penalty accordé à Nice. Quand ça se termine avec autant d'incompréhension, j'ai forcément une part de responsabilité», a ainsi concédé Letexier, qui a donc effectué une forme de mea culpa. Reste à savoir si ces mots permettront d'apaiser Kombouaré, convoqué par la commission de discipline de la LFP suite à ses propos.
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