le 10/06/2008 à 20h01

Une Villa illumine l'Espagne

Toujours citée mais jamais gagnante, l'Espagne a idéalement débuté son Euro. Emmenée par le buteur de Valence David Villa, auteur d'un coup du chapeau, la Furia Roja a dominé les Russes (4-1), considérés pourtant comme de sérieux outsiders.

Comme toujours avant chaque compétition internationale, la formation espagnole nourrit de gros espoirs de victoire. Cette année encore, les hommes de Luis Aragones figurent parmi les favoris de la compétition. Pour leur entrée dans la compétition, ils affrontaient les Russes du sorcier néerlandais Guus Hiddink. Ce dernier devait faire sans sa pépite Andrei Arshavin, suspendu pour les deux premières rencontres de l'Euro et de Pavel Pogrebnyak, le meilleur buteur de la dernière Coupe UEFA avec le Zenit Saint-Pétersbourg, forfait depuis samedi pour toute l'épreuve en raison d'un problème au cartilage du genou gauche.

Pour combler ces absences, les partenaires du capitaine et ancien Parisien Sergueï Semak exécutaient un pressing de tous les instants avec un engagement à la limite de la régulière. Avec leur style caractéristique, les Russes procédaient par des contres, explosant rapidement vers l'avant. La défense montrait en revanche des signes de faiblesse face à la vista de Fernando Torres. Le buteur de Liverpool, après avoir remporté son duel face à Kolodine, fixait parfaitement Akinfeev et servait en retrait David Villa pour l'ouverture du score (20e). Semshov, dans la foulée, avait le ballon de l'égalisation sur un amour de centre en retrait de Sychev, mais le milieu de terrain du Dynamo Moscou trouvait le poteau droit de Casillas (22e). Les Russes avaient manqué le coche, puisque juste avant le repos la star de Valence faisait à nouveau trembler les filets adverses. Parfaitement servi dans le bon tempo par Iniesta, Villa plaçait le cuir entre les jambes du gardien du CSKA Moscou, sorti pour couper les angles (43e).

Le show Villa

Dos au mur, les Russes n'avaient plus le choix et se ruaient vers les cages d'Iker Casillas. En vain, ils se heurtaient à un mur rouge. Pour préserver leur avantage et densifier un peu plus l'entrejeu, Luis Aragones lançait dans le bain Cesc Fabregas. L'effet était immédiat puisque les Ibériques reprenaient le monopole du ballon face à une équipe à la dérive et très fatiguée. La sentance était inévitable avec un nouveau but de Villa. Sur un contre rondement mené, le héros du soir héritait du ballon dans la surface de réparation russe, effaçait Shirokov pour placer sa frappe croisée du droit hors de portée d'Akinfeev (75e).

Pavlyuchenko sauvait l'honneur de la patrie russie de la tête sur corner (87e) avant que Fabregas n'y aille de son but de la tête sur un ballon relâché d'Akinfeev après une reprise de volée au préalable de Xavi (89e). L'Espagne démarre donc en fanfare la compétition et aime décidément les équipes soviétiques. En 2006, elle avait atomisé l'Ukraine (4-0) pour son premier match en Coupe du Monde avant de céder pavillon lors du premier match couperet face à la France. On n'est encore loin d'un tel scenario, mais l'Espagne peut savourer. Elle a rendu une copie quasi parfaite.

La note du match : 17/20

Dans la lignée d'Italie-Pays-Bas, cette rencontre, la plus prolifique depuis le début de l'Euro avec 5 buts, a fait la part belle à deux équipes, portées vers l'attaque. La rapide ouverture du score de David Villa a obligé les Russes à se découvrir et à produire du jeu pour revenir à la marque. Les Espagnols en ont profité pour s'engouffrer dans les brèches.


Euro 2008 / Groupe D
Espagne - Russie (2-0)
Stade Tivoli-Neu (Innsbrück)
Arbitre : Konrad Plautz (Aut)
Buts : Villa (20e, 44e et 75e), Fabregas (89e) pour l'Espagne : Pavlyuchenko (87e) pour la Russie

Espagne : Casillas (cap.) - Ramos, Marchena, Puyol, Capdevila - Iniesta (Cazorla, 63e), Senna, Xavi, Silva (Xabi Alonso, 77e) - Villa, Torres (Fabregas, 53e). Sélectionneur : Luis Aragones.

Russie : Akinfeev - Zhirkov, Shirokov, Kolodin, Anyoukov - Bilyaletdinov, Semchov (Torbinski, 57e), Semak (cap.), Zyrianov, Sychev (Bystrov, 46e) (Adamov, 70e) - Pavlyuchenko. Sélectionneur : Guus Hiddink.

Par Arnaud Demmerle, le 10/06/2008 à 20h01
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